Résection mandibulaire partielle postérieure pour cancer de la cavité buccale et de l'oropharynx. Une expérience de 14 cas cliniques.
Auteurs : Pinsolle V1, Truilhé Y, Majoufre C, Michelet V, Pinsolle JLes mandibulectomies partielles non interruptrices sont maintenant couramment pratiquées au niveau de l'arc mandibulaire antérieur pour les cancers du plancher buccal classés T2 T3, pour autant qu'il n'existe aucun envahissement osseux cliniquement ou radiologiquement décelable. Ces résections peuvent être étendues à la région postérieure. Une résection partielle de la zone molaire, de l'angle et de la branche montante de la mandibule peut être réalisée, allant jusqu'à l'échancrure sigmoïde. Elle emporte le segment osseux situé en avant et au-dessus du canal dentaire. Depuis 1990, 14 malades ont été traités par cette technique pour des carcinomes dont le point de départ se situait au niveau du trigone rétromolaire (9 cas) et de l'oropharynx (5 cas). 11 lambeaux divers ont été utilisés pour la couverture de la perte de substance des parties molles et 3 sutures muqueuses directes ont été réalisées. Onze patients ont bénéficié d'une irradiation postopératoire avec une dose moyenne de 58 Grays. Le recul moyen était de 32 mois. Les résultats esthétiques et fonctionnels ont été jugés très satisfaisants en raison du maintien de la continuité de l'arc mandibulaire. Nous n'avons noté ni ostéite, ni fracture postopératoire, ni ostéoradionécrose secondaire de l'angle. Cette technique permet dans certains cas bien déterminés d'éviter une résection mandibulaire interruptrice responsable de séquelles parfois majeures. L'économie d'une reconstruction complexe chez des patients souvent fragiles permet de raccourcir la durée de l'intervention sans grever le pronostic carcinologique.