Urosélectivité de l'antagonisme alpha-1 dans le traitement de l'hypertrophie bénigne de la prostate: du concept pharmacologique à l'approche clinique.
Auteurs : Jolliet P1, Bourin MPlus de 50 pour cent des hommes après 50 ans sont atteints de troubles mictionnels et la moitié d'entre eux nécessitent un traitement. La prostate hypertrophique ou adénomyofibromateuse est tonique et contient une densité importante de récepteurs α1-adrénergiques, de même que le col vésical, l'urètre et la capsule prostatiques; d'où l'intérêt thérapeutique des antagonistes α1-adrénergiques. La mise sur le marché de molécules présentant une spécificité in vitro pour la sphère génito-urinaire (alfuzosine), associée pour certaines à une longue durée d'action (tamsulosine, térazosine, doxazosine) ou à une spécificité pour les récepteurs α1A prostatiques (tamsulosine) vise à diminuer les effets indésirables, notamment l'hypotension orthostatique. Cette classe présente quelques avantages, efficacité plus rapide, effets indésirables sexuels moindres, par rapport au finastéride, inhibiteur de la 5α-réductase. Celui-ci, dépourvu d'effet indésirable à type d'hypotension orthostatique, peut être préféré lorsque l'adénome de prostate est de gros volume et/ou présente un contingent glandulaire important. Les α1-antagonistes forment donc une option médicale séduisante chez les patients présentant des symptômes gênants et qui ne présentent pas de complications justifiant une intervention chirurgicale.