Définition de l'asphyxie à la naissance et incidence des complications neurologiques et systémiques chez le nouveau-né à terme
Auteurs : Wayenberg J1, Vermeylen D2, Damis E3Patients et méthodes. - Dans une étude prospective multicentrique, 152 patients recrutés parmi 10065 naissances vivantes à terme ont présenté une asphyxie perpartale définie par l'association de trois indicateurs (signes de souffrance fœtale, dépression à la naissance, acidose métabolique). Résultats. - L'incidence de l'asphyxie perpartale était de 1,5 % des naissances vivantes à terme si on la définit par la présence d'au moins deux des trois indicateurs et de 1 % des naissances vivantes à terme si on la définit par l'association d'acidose métabolique et d'un autre indicateur. Des complications neurologiques sont apparues dans 66 cas (43 %). L'incidence de l'encéphalopathie postasphyxique (EPA) était de 5,9 % naissances vivantes à terme (EPA légère: 3,0 %; EPA modérée: 2,7 %; EPA sévère: 0,2 %). Des complications systémiques ont été détectées chez 87 patients (57 %). L'atteinte des reins, du coeur et de la coagulation étaient les complications les plus fréquentes. L'atteinte rénale et la coagulopathie étaient associées aux complications neurologiques graves. Les complications respiratoires (39 %), les infections (17 %) et les intolérances alimentaires transitoires (15%) venaient souvent prolonger le séjour en secteur néonatal. Seuls les nouveau-nés qui présentaient un déficit en base artériel supérieur à 10 mEq/L à 30 minutes de vie ont développé des complications graves, ce qui fait de ce critère l'indicateur le plus sensible de l'asphyxie perpartale sévère. Conclusion. - Les implications de notre étude concernent le diagnostic de l'asphyxie perpartale et de ses complications neurologiques et systémiques, Nous proposons une terminologie, basée sur l'observation clinique et l'évaluation du pH artériel vers la 30e minute de vie, qui permet de distinguer l'asphyxie perpartale des autres causes de dépression à la naissance.