Thromboses veineuses profondes (TVP) après prothèse de hanche ou de genou. Evaluation des pratiques de prévention et de la prévalence des TVP en écho-Doppler.
Auteurs : Villemur B1, Bosson JL, Diamand JMObjectif Evaluation des pratiques de prévention et de l'incidence des thromboses veineuses profondes (TVP) après prothèse totale de hanche (PTH) ou de genou (PTG). Population et méthode. Etude multicentrique prospective conduite d'avril 1995 à avril 1996 par 16 centres Cliniques (n = 370, 73 %). Hôpitaux Généraux et Universitaires (n = 135. 27%) et 30 angiologues. Un rappel du consensus de prévention de la maladie thromboembolique a été fait en début d'étude. Un dépistage systématique des TVP entre J8 et J10 postopératoire a été effectué par écho-Doppler. L'étude a porté sur 505 patients âgés en moyenne de 71 ans (de 38 à 100 ans) comprenant 57 % de femmes ; 396 patients (78 %) ont bénéficié d'une PTH. 109 patients (22 %) d'une PTG ; 36 % des patients ont bénéficié d'une anesthésie loco-régionale, Résultats. Les traitements préventifs des TVP (HBPM 77 %, HNF 23 %, contention élastique (84 %) ont été prescrits par l'anesthésiste (57 %), le chirurgien (23 %) ou l'angiologue (20 %). Une posologie d'anticoagulant inférieure à la posologie recommandée a été notée chez 181 patients (36 %), La prévalence des TVP dépistées est de 14 % [11-17 %]. Il s'agit de TVP proximales (n = 21, 4.2 %). de TVP surales (n = 33. 6,5 %) et de TVP musculaires (n = 17, 3.4 %). Le risque de TVP est multiplié par 1.6 pour les patients de plus de 70 ans (p = 0.04), par 2,2 en Cas d'anesthésie générale (p = 0.03), par 2.1 pour les patients à mobilité réduite (p = 0.01). Lorsque la posologie d'héparine était inférieure aux recommandations du consensus. la prévalence de TVP était de 19 % contre 11 % avec des posologies d'héparine conformes (risque relatif 1.7. p = 0.01). Conclusion. Des progrès importants doiven encore être accomplis pour l'application du consensus sur la prévention des TVP. La prévalence élevée de TVP malgré la prévention plaide en faveur d'un dépistage systématique. Ce dépistage devient indispensable chez les patients à haut risque clou lorsque les modalités de prévention optimum ne peuvent être appliquées.