Physiopathologie des neuropathies diabétiques. Exploration fonctionnelle des atteintes péripheriques.
Auteurs : Raccah D1La neuropathie est une complication fréquente du diabète de type 1 et 2. Dans le nerf périphérique, l'hyperglycémie chronique conduit à des troubles métaboliques et vasculaires expliquant les anomalies de la fibre nerveuse. Plus récemment, une prédisposition génétique a été mise en évidence. Parmi les facteurs métaboliques, il existe une accélération de la voie des polyols, une anomalie du métabolisme de l'acide linoléique, une diminution du taux de carnitine, une augmentation de la glycation protéique, des anomalies des facteurs de croissance nerveux et une augmentation de la production de radicaux libres oxygénés. Tous ces facteurs aboutissent à un trouble de l'ordre lipidique de la membrane, une diminution de l'activité de la Na/K ATPase, et une perturbation dans la production des prostaglandines. Parmi les facteurs vasculaires, il existe une diminution de production d'oxyde nitrique, des anomalies de synthèse des eicosanoïdes et une accélération de la voie oxydative, favorisant une vasoconstriction de la microvascularisation endoneurale et donc une hypoxie nerveuse. Il existe des interactions très fortes entre les facteurs métaboliques et vasculaires, et il est très difficile de les distinguer. D'autre part, un polymorphisme de restriction de l'intron 1 du gène ATP1-A1 de la Na/K ATPase est associé à une diminution d'activité enzymatique et un risque relatif de neuropathie de 6,5. L'électromyogramme explore l'état de myélinisation des fibres nerveuses de grands diamètres, et le nombre d'axones fonctionnels. Il ne permet pas d'identifier l'atteinte des petites fibres, et l'étude des nerfs sensitifs est difficile. Ce n'est donc pas un examen systématique, et ses lacunes sont en partie comblées par l'exploration clinique de la sensibilité.