Revascularisation percutanée versus chirurgicale des lésions isolées de l'artère interventriculaire antérieure proximale. Suivi à 5 ans dans le cadre d'une étude prospective randomisée
Auteurs : Moret C1, Eeckhout E, Burnand B, Vogt P, Stauffer JC, Hurni M, Fischer A, Ruchat P, Kappenberger L, Goy JJNous rapportons le suivi à 5 ans de 134 patients ayant bénéficié d'une angioplastie coronaire transluminale percutanée, ou d'une intervention chirurgicale avec implantation de l'artère mammaire interne, comme traitement d'une lésion isolée de l'artère interventriculaire antérieure avec fonction ventriculaire gauche conservée. Soixante-huit patients ont eu une angioplastie percutanée (groupe 1) et 66 patients une revascularisation chirurgicale (groupe 2). Les données démographiques des deux groupes étaient comparables. L'incidence de la survenue des événements suivants a été évaluée : le décès, l'infarctus du myocarde, l'indication à une revascularisation additionnelle et la classe fonctionnelle. À S ans. la mortalité globale est de 6 % (8 % dans le groupe 1 et 2 % dans le groupe 2). mais la mortalité cardiaque n'est que de 1 % (1 patient dans chaque groupe). L'incidence cumulée d'infarctus est plus élevée après angioplastie, 15 % versus S % après chirurgie, mais essentiellement liée aux occlusions aiguës ou menaces d'occlusion lors de l'angioplastie. Cependant l'incidence d'infarctus avec onde Q est proche dans les deux groupes. Au cours du suivi, chez 32 patients (26 dans le groupe 1 et 6 dans le groupe 2), il a été nécessaire de réaliser une ou plusieurs revascularisations additionnelles de l'artère interventriculaire antérieure ou d'une autre artère. La proportion de patients asymptomatiques à S ans était élevée et similaire dans les deux groupes. Finalement, la proportion de patients sans événements au cours du suivi est de 56 % dans le groupe 1 versus 86 % dans le groupe 2. Malgré le risque de resténose et de réintervention associé à l'angioplastie, cette technique est une option thérapeutique acceptable et une alternative à la revascularisation chirurgicale chez des patients souffrant d'une sténose isolée de l'artère interventriculaire antérieure. Dès lors, la décision thérapeutique dépend du cas particulier, de la disponibilité du traitement et de la préférence du patient après un entretien. Arch Mal Coeur 1998; 91: 1453-8.