Places respectives de la radiothérapie et de la chimiothérapie dans le traitement adjuvant du cancer du sein : intérêt théorique et faisabilité de la chimioradiothérapie
Auteurs : Freyer G1, Romestaing P1La chimioradiothérapie concomitante adjuvante des cancers mammaires au stade locorégional est une modalité thérapeutique qui mérite un intérêt particulier. La radiothérapie, connue pour améliorer le contrôle local, quelle que soit la chirurgie initiale, améliore également la survie après mastectomie. Dans cette optique, un délai trop long entre la chirurgie et le début de la chimiothérapie pourrait avoir un effet délétère sur son efficacité. Un délai maximal de 6 mois est ainsi suggéré par différentes études. La chimiothérapie améliore la survie des patientes opérées d'un cancer du sein, qu'elles aient ou non un envahissement ganglionnaire axillaire. Parmi les médicaments utilisés, les anthracyclines semblent les plus efficaces, mais leur supériorité sur les schémas « historiques » comme le cyclophosphamide-méthotrexate-5-fluoro-uracil (CMF) n'est pas formellement démontrée à ce jour. L'intérêt de la chimioradiothérapie concomitante dans ce contexte est d'associer des traitements éventuellement synergiques, de réduire le délai entre la chirurgie et la radiothérapie niais également la durée globale du traitement. Quelques études ont démontré la bonne tolérance d'une association entre radiothérapie et FNC (5-fluoro-uracile-mitoxantrone-cyclophosphamide) ou CMF. Trois essais randomisés français comparent actuellement une chimioradiothérapie concomitante et une association séquentielle de chimiothérapie et de radiothérapie. Une interprétation rigoureuse et critique de leurs résultats, notamment en termes de survie, sera nécessaire avant d'admettre le traitement concomitant comme un standard.