Introduction : Les derniers rapports mondiaux montrent qu’en 2016, 2,6 millions d’enfants sont morts dans le monde durant leur premier mois de naissance. Aussi, la proportion des décès néonatals parmi les décès des enfants de moins de cinq ans a augmenté entre 1990 et 2015 : passant de 26 %, en 1990, à 35 % en 2015 [1].Méthode : Une étude anthropologique dans les structures de santé publique et à domicile dans la région des savanes (Togo) nous a permis d’observer et de réaliser une ethnographie clinique de différentes situations de décès périnataux.Résultats : Pour le personnel soignant, dans la majorité des cas la responsabilité incombe à la mère : soit elle est arrivée trop tard à l’hôpital, soit elle n’a pas bien suivi les instructions données par le corps médical. Il est rare de constater une remise en question du personnel soignant face à de telles situations. Outre cette culpabilisation des mères éplorées, on constate un désinvestissement autant par le personnel soignant que par la famille : des silences et beaucoup de non-dits entourent ces décès d’enfants.Conclusion : Cette étude met en évidence la nécessité d’instaurer des audits de décès dans les maternités afin d’améliorer la prise en charge des nouveau-nés et des mères.