Valeur seuil de pression colloïdo-osmotique, d'albuminémie ou de protidémie pendant la période périopératoire
Auteurs : Baron JF1, Delayance SLe flux d'eau à travers la membrane capillaire est lié à un gradient de pressions hydrostatique et oncotique. Cette membrane n'est pas strictement imperméable aux protéines. Toute altération de la perméabilité capillaire tend à diminuer le gradient de pression oncotique. Le secteur interstitiel comprend un espace périmicrovasculaire et un espace conjonctif compliant, où s'accumule l'œdème. Les canaux lymphatiques éliminent facilement un surcroît de filtration, mais ne permettent pas d'évacuer un œdème constitué. C'est le risque d'altération des échanges gazeux pulmonaires qui détermine la valeur minimale de la pression colloïdo-osmotique. L'extrapolation de celle-ci à partir de la concentration plasmatique des protides et de l'albumine serait approximative pendant la période périopératoire. Deux conclusions peuvent être établies à partir des travaux fondamentaux de Guyton et Lindsey. D'une part, en l'absence d'augmentation des pressions de remplissage, une réduction de 50 % de la pression colloïdo-osmotique n'entraîne pas d'accumulation extravasculaire de fluides. D'autre part, lorsque la pression auriculaire gauche est supérieure à 10 mmHg, une réduction de 50 % du pouvoir colloïdo-osmotique favorise la constitution d'un œdème pulmonaire. Cependant, une altération de la perméabilité capillaire, lors de ces expériences, a en partie faussé ces résultats. La valeur seuil pour laquelle on observe une accumulation extravasculaire de fluides ne peut être définie avec précision. En pratique clinique, la perméabilité capillaire est souvent altérée par la réaction inflammatoire postopératoire. En définitive, une réduction de 50 % de la pression colloido-osmotique ne nécessite généralement pas de correction dans la période périopératoire.