La coronarographie est l'examen de référence de la maladie coronaire. Elle est considérée comme normale ou subnormale s'il n'existe aucune sténose angiographique (l'échographie endocoronaire met alors souvent en évidence des petites plaques athéromateuses), ou si la sténose réalise une réduction de diamètre inférieure à 50 %. Or, le risque de rupture de plaque n'est pas bien corrélé au degré de sténose. Malgré la présence fréquente de cet athérome non significatif, une coronarographie dite normale est-elle vraiment de bon pronostic ? Entre janvier et septembre 1997, 136 coronarographies sur 600 (22,6 %) étaient «normales » dans notre centre. Les indications étaient variées : «suspicion de coronaropathie » (77 patients), «coronarographie préopératoire d'une valvulopathie » (38 patients), «contrôle d'angioplastie » (22 patients). Les coronaires étaient angiographiquement strictement normales chez 86 patients (63 %), ou avec sténose inférieure à 50 % chez 50 patients (37 %). Cent huit patients (80,1 %) ont pu être suivis sur une période de 18±3 mois : huit décès non coronaires sont notés : quatre décès postopératoires dans le groupe «valvulaire », deux embolies pulmonaires et deux cancers bronchiques dans le groupe «suspicion de coronaropathie ». Aucun infarctus du myocarde n'est apparu et un seul angor instable a été documenté. Malgré la présence fréquente d'un athérome coronaire non significatif, une coronarographie dite normale ne se complique qu'exceptionnellement de syndrome coronarien aigu.