IntroductionL’acromégalie est une affection rare caractérisée par une hypersécrétion d’hormone de croissance (GH) le plus souvent par un adénome somatotrope. Le retentissement de l’hypersomatotropisme et du syndrome tumoral hypophysaire sur l’axe gonadotrope explique la fréquence des troubles du cycle et l’infertilité des femmes acromégales.ObservationNous rapportons le cas d’une patiente âgée de 38 ans, G8P4A3, qui consulte pour spanioménorrhée associée à des céphalée chroniques, chez qui, le diagnostic d’acromégalie a été posé devant un syndrome dysmorphique acquis, un hypersomatotropisme biologique non freinable par HGPO (nadir de GH 10,24 μui/ml), avec présence à l’IRM hypothalamo-hypophysaire d’un macro-adénome hypophysaire de 21 mm de grand axe à extension suprasellaire, effleurant le chiasma optique. Une prise en charge opératoire n’a pu être faite devant la survenue d’une grossesse évolutive de 15 semaines d’aménorrhée (SA), trois mois après le diagnostic ; patiente mise alors, sous bromocriptine avec surveillance étroite, clinique, biologique, ophtalmologique et obstétricale. La grossesse était menée à 38 SA sans incidents, une césarienne prophylactique été préconisée, donnant naissance à un nouveau-né de sexe féminin, eutrophique en parfaite santé.ConclusionLa survenue d’une grossesse au cours de l’acromégalie est une situation rare. Une augmentation du volume tumoral, un risque d’hypertension artérielle gravidique et diabète gestationnel sont rarement rapportés, cependant une surveillance rapprochée de ces patientes s’impose. Dans notre cas, l’évolution a été favorable malgré un contact étroit du macroadénome avec le chiasma optique.