IntroductionLes tumeurs hypophysaires proliférantes sont définies, selon la classification de Trouillas et collaborateurs, par l’association d’au moins deux critères parmi Ki67 ≥ 3 %, mitoses > 2/10, et p53(+). Leur pondération respective pour prédire la progression d’une tumeur hypophysaire proliférante demeure aujourd’hui mal connue.Patients et méthodesNous avons analysé les données d’une cohorte monocentrique (607 patients opérés d’une tumeur hypophysaire entre 2008 et 2018), comprenant 102 tumeurs proliférantes. Le rôle spécifique de chaque marqueur de prolifération a été évalué.RésultatsAu total, 45/102 (44 %) tumeurs ont progressé avec un suivi médian de 36 mois. Comparativement aux 57 tumeurs non progressives, aucune différence significative sur l’âge, le sous-type histologique, le Ki-67, l’indice mitotique ou l’expression de p53 n’était observé. Les tumeurs progressives étaient significativement plus grosses (23,8 ± 10,4 mm vs 18,8 ± 8,9 mm,p = 0,03) et plus souvent radiologiquement invasives (64,4 % vs 17,5 %,p < 0,0001). Le caractère proliférant était retenu sur l’association Ki67 + mitoses dans 44 cas, Ki67 + p53 dans 3 cas, mitoses + p53 dans 2 cas, enfin Ki67 + mitoses + p53 dans 53 cas. Aucune différence significative n’était dénotée entre ces groupes de tumeurs. L’expression de p53 (n = 58) en sus des 2 autres critères ne modifiait ni le phénotype, ni le comportement tumoral comparativement aux tumeurs p53(−) (n = 31).ConclusionLes marqueurs de prolifération semblent insuffisants pour prédire seuls, et indépendamment de l’invasion, le devenir des tumeurs hypophysaires proliférantes au sein desquelles, le rôle joué par l’existence d’une expression de p53 mérite d’être clarifié.