ObjectifsL’objectif est de cerner le type de jalousie pathologique présenté par Othello, le héros shakespearien.Othelloest une tragédie réputée en effet pour être un drame de la jalousie. Nombre d’auteurs, critiques littéraires bien sûr, mais aussi aliénistes, psychiatres et psychanalystes, se sont intéressés à la figure d’Othello. Jalousie normale, jalousie paranoïaque, délire de jalousie, délire d’interprétation ? La tragédie de Shakespeare est pour nous l’occasion de revenir du point de vue historique sur la jalousie normale et pathologique, et plus spécialement sur le délire de jalousie.MéthodeRevue de la littérature dans le champ de la psychiatrie et de la psychanalyse, consacrée aux divers diagnostics cliniques envisagés pour Othello. Historique de la « jalousie délirante » au cours desxixeetxxe siècles. Apports psychanalytiques et psychiatriques sur la jalousie morbide, notamment les travaux de D. Lagache et de H. Ey.RésultatsLa folie d’Othello semble correspondre trait pour trait à une forme spéciale de délire d’interprétation selon Sérieux et Capgras.DiscussionLes discussions portent sur les différents types de jalousie (morbide, pathologique, délirante, normale, projetée) ainsi que sur la question de l’ « interprétation » délirante.ConclusionLe génie de Shakespeare a pu, dans de nombreuses tragédies, mettre en relief un certain nombre de pathologies (folie d’Hamlet, délire du roi Lear ou de Macbeth, misanthropie délirante de Timon d’Athènes, etc.). Ici, Othello donne toute sa valeur à la conception du délire d’interprétation selon Sérieux et Capgras.