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Brève note historique sur le délire de supposition de Sérieux et Capgras

Auteurs : Brémaud N1
Affiliations : 112, avenue Saint-Louis, 44140 Geneston, France
Date 2016 Avril 25, Vol 175, Num 6, pp 541-545Revue : Annales médico-psychologiquesType de publication : article de périodique; DOI : 10.1016/j.amp.2016.04.014
Mémoire
Résumé

ObjectifsP. Sérieux et J. Capgras isolèrent – au sein du délire d’interprétation – une forme particulière de délire qu’ils nommèrent « délire de supposition » (ou « délire interrogatif »). Nous montrerons la pertinence clinique de leurs observations, et combien celles-ci restent d’actualité. À travers cette sorte de réhabilitation du « délire de supposition », nous verrons la place centrale de l’interprétation dans la psychose, son rapport à l’allusion, et comment la psychanalyse peut tenter de lire ce type de psychose interprétative.MéthodeNous proposons une brève revue de la littérature sur le sujet. En partant des travaux de Lasègue (1881) et des « insaisissables à-peu-près » observés dans la mélancolie perplexe, nous verrons comment Sérieux et Capgras, puis Capgras et Abély, et enfin Capgras seul, vont donner les contours précis de ce type de délire.RésultatsAlors que dans les psychoses le caractère de certitude est le plus souvent prévalent, dans ce délire la caractéristique remarquable consiste en ce que ces sujets ne présentent pas de phénomènes élémentaires psychotiques, pas d’hallucinations, pas de troubles du langage, etc. Ce sont des sujets qui se sentent certes concernés, visés au premier chef, persécutés, mais leurs interprétations ne parviennent pas à dépasser le stade de l’incertitude. Elles ne « s’affirment pas », ne se « fixent » pas, ne viennent pas à s’assembler, à former un système délirant, ou bien, lorsque cela arrive, le système dure peu, s’écroule brusquement, et les hésitations, les « doutes délirants » reprennent le dessus.DiscussionIl s’agit de relever l’importance et la validité clinique du délire de supposition, peu commun certes, mais néanmoins essentiel à reconnaître en tant que psychose. Les notions d’interprétation, de doute, d’allusion, de perplexité et de certitude doivent être abordées.ConclusionLe délire de supposition rejoint en un certain sens ce que V. Magnan (1894) avait décrit concernant la phase dite d’« incubation » du délire chronique systématique. Le lien doit être fait également avec les travaux plus récents de H. Grivois (concepts de « psychose naissante », de « centrement »). Ce délire laisse le sujet dans une position inconfortable, angoissante, car soumis constamment à la menace délirante du monde qui entoure le sujet, sans pouvoir y apporter de réponse apaisante, ou définitive.

Mot-clés auteurs
Délire d’interprétation; Délire de Sérieux et Capgras; Histoire de la psychiatrie; Interprétation; Joseph Capgras; Paranoïa; Paul Sérieux; Psychose; Xavier Abely;

Des descripteurs MeSH seront prochainement assignés à cet article.

 Source : Elsevier-Masson
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Citer cet article
Brémaud N. Brève note historique sur le délire de supposition de Sérieux et Capgras. Ann Med Psychol (Paris). 2016 Avr 25;175(6):541-545.
Courriel(Nous ne répondons pas aux questions de santé personnelles).
Dernière date de mise à jour : 27/06/2017.


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