ContexteLa validité écologique des observations issues de l’étude clinique et expérimentale est devenue un paramètre central des recherches en neurosciences cognitives. Cependant, ce concept inscrit dans une perspective théorique spécifique de l’étude de la cognition et des comportements trouve sa définition et son utilisation contemporaine réduite au critère de validité externe d’une expérimentation en laboratoire ; c’est-à-dire son mimétisme supposé des conditions écologiques. Cette utilisation fautive du concept de validité écologique est une limitation théorique et méthodologique présente dans toutes les disciplines afférentes à l’étude de la cognition et des comportements.ObjectifNous proposons d’explorer le concept de validité écologique pour les neurosciences cognitives et cliniques dans le sens initial du terme issu des théories fonctionnalistes, puis développé par les théories de la perception directe et de la cognition incarnée. L’objectif est de souligner les limitations des études expérimentales et cliniques à atteindre cette qualité dans leurs observations et résultats puis de proposer des solutions pour adapter les méthodologies expérimentales à l'étude écologique des comportements. Dans une première partie, nous décrirons l’origine des problèmes de validité écologique des sciences du comportement et de la cognition, issus de l’adaptation du design expérimental de Fisher pour la psychologie expérimentale. Ensuite nous aborderons l’importance fondamentale du concept de validité écologique dans les neurosciences et la recherche en santé mentale.DiscussionEnfin, nous discuterons des solutions possibles en neurosciences cognitives et cliniques pour améliorer la validité écologique et permettre une meilleure transférabilité des résultats expérimentaux aux multiples situations du quotidien.