IntroductionLes complications hémorragiques des AVK sont en augmentation, surtout chez les personnes âgées. Nous cherchons à évaluer l’intérêt d’un traitement neurochirurgical versus traitement médical bien conduit, en fonction des différents types de localisation.Matériel et méthodesÉtude rétrospective, monocentrique, continue de 98 patients hospitalisés dans un service de Neurochirurgie entre 2002 et 2007. Les patients sont répartis en 6 types d’hémorragie : hématome intra-parenchymateux sus et sous-tentoriel, hémorragie méningée, hématome sous dural aigu et chronique, et hématome rachidien. La récupération clinique est évaluée par le GOS (Glasgow Outcome Scale).Résultats39 hématomes sous-duraux chroniques que nous avons finalement considérés comme sans rapport avec la prise d’AVK. Vingt Hématomes sous-duraux aigus, les 8 non opérés sont GOS 4 ou 5, alors que les 12 opérés sont entre 1 à 3 (n= 7) et 4 à 5 (n= 5). Pour les hématomes intra-parenchymateux sus (n= 21) ou sous (n= 6) tentoriels, les résultats chirurgicaux ont des GOS post-opératoires décevants. Pour les 5 hémorragies Méningées, 2 ont été opérées d’un anévrisme et sont GOS 5, les 3 non opérés sont GOS 3, 4 et 5. Pour les 7 hématomes rachidiens, les 6 opérés n’ont pas récupéré.ConclusionLe traitement par antivitamines K est un facteur de risque hémorragique indépendant du surdosage qui s’ajoute aux facteurs pronostiques défavorables que sont l’âge et la notion de traumatisme. La prise en charge chirurgicale apparaît inutile pour les hématomes intra-parenchymateux, sus- ou sous-tentoriels, le traitement médical semblant au moins aussi efficace. En revanche, les hématomes sous-duraux aigus, dont le Glascow initial est inférieur à 11, sont améliorés par la chirurgie dans un tiers des cas. Les hémorragies méningées sous AVK doivent être explorées en Neurochirurgie comme les autres à la recherche d’un éventuel anévrysme. Les hématomes du rachis ont un pronostic fonctionnel effroyable, mais continueront à être opérés pour des raisons éthiques. Finalement sur les 98 patients de notre étude, la prise en charge en Neurochirurgie étaient justifiés sur 64 d’entre eux, soit 65% des cas.