IntroductionLe kyste synovial intrarachidien épidural est une lésion bénigne provenant de la capsule des apophyses articulaires. Il est le plus fréquemment observé au niveau du rachis lombosacré. La localisation cervicale est inhabituelle. L’hémorragie intrakystique, de survenue très rare, peut être responsable d’un tableau de compression médullaire ou radiculaire dû à l’augmentation brutale du volume du kyste.Matériel et méthodesNous rapportons le cas d’un patient de 68 ans, sans antécédents, qui a présenté un tableau rapidement progressif sur 01 mois de paraparésie spastique avec un niveau sensitif T4. L’imagerie par résonance magnétique médullaire avait montré une masse d’allure extradurale, au niveau C7-D1, en hypo-T1 et hypo-T2 prenant peu le produit de contraste en périphérie. L’exérèse d’une lésion peu commune, encapsulée, à contenu rouge sombre gélatineux, moyennant une laminectomie cervicale a été réalisée. L’examen anatomopathologique a révélé un kyste synovial hémorragique.DiscussionLe kyste synovial intrarachidien est rare. Il est généralement asymptomatique et d’évolution lente jusqu’à ce qu’il comprime les structures nerveuses radiculaires ou médullaire. La survenue d’un saignement intrakystique est plus rare et est à l’origine d’une symptomatologie plus aiguë par augmentation brutale de sa taille. La localisation lombaire est la plus fréquente, les sièges cervical ou encore thoracique restent très rares. L’âge de survenue est généralement autour de la 5^eet la 6^edécades et la plupart des études montre une prédilection masculine, comme dans notre cas. L’inflammation chronique du ganglion synovial causerait une néovascularisation murale avec formation abondante de nouvelles structures veineuses responsables d’un éventuel saignement intrakystique, causant ainsi une augmentation soudaine de la taille du kyste ce qui menace les structures nerveuses adjacentes. Cette hypothèse expliquerait la survenue aiguë des signes de compression médullaire ou radiculaire.ConclusionLe kyste synovial hémorragique est une cause rare de compression médullaire. Sa pathogenèse reste encore mal élucidée et les facteurs de risque de saignement intrakystique sont méconnus jusqu’à ce jour. L’exérèse chirurgicale complète de cette lésion bénigne détermine la guérison définitive avec rétablissement complet en l’absence de retard thérapeutique.