Cet article décrit les origines et le développement de la théorie de l’horloge interne. Son histoire est retracée à partir des études sur la température corporelle de 1920 et 1930, qui prennent leur source dans les travaux de psychophysique de la fin du 19eet du début du 20esiècle, jusqu’au modèle de base de Treisman (1963). Selon ce modèle, le comportement temporel provient de l’interaction entre l’horloge interne, des processus de stockage en mémoire et des processus de comparaison. Un successeur au modèle de Treisman est la théorie du temps scalaire (scalar expectancy theory, SET) de Gibbon et al. (1984). Les origines de la SET, en psychologie de l’animal, sont décrites ainsi que leurs applications chez l’homme au début des années 1990, concernant notamment les travaux sur le fonctionnement de l’horloge interne elle-même. Enfin, une discussion des récentes études sur le développement de la perception du temps permet d’envisager à la fois comment les modèles d’horloge interne peuvent être appliqués et comment la recherche actuelle aurait besoin d’une reconceptualisation du fonctionnement des modèles d’horloge interne classiques.