IntroductionMalgré le développement de filières d’accueil spécifiques, la proportion de patients AVC traités par thrombolyse intraveineuse est inférieure à 5 p. 100 en France.ObjectifsDéterminer pourquoi une thrombolyse n’est pas effectuée chez les patients admis dans les 3 premières heures après le début des symptômes d’AVC ischémique.MéthodesUne étude prospective a été effectuée pour chaque patient admis dans la filière neuro-vasculaire pendant 18 mois. Les données suivantes ont été recueillies : âge, heure de début des symptômes, mode d’admission, délai d’imagerie, traitement, devenir à la sortie. Les raisons pour lesquelles les patients admis en moins de 180 minutes n’étaient pas traités par thrombolyse intraveineuse étaient notées et vérifiées après examen du dossier.RésultatsEn 18 mois, 364 patients furent admis dans la filière : 30 patients entre 150 et 180 minutes, d’emblée exclus, 170 patients avant 150 minutes, pour lesquels les causes d’exclusion étaient : un déficit mineur 3 h (28 p. 100), un diagnostic non vasculaire (24 p. 100), une hémorragie (13 p. 100), l’âge > 80 ans (10 p. 100), une CI pour 12 patients, un dysfonctionnement de la filière dans 13 cas. Une thrombolyse intraveineuse a été effectuée dans 17 cas.DiscussionLes principales causes d’abstention sont celles retrouvées dans la littérature, notamment le délai d’admission pré-hospitalier d’emblée trop important, et un déficit mineur ou régressif (1/3 de ces patients ayant eu une évolution défavorable). Néanmoins des dysfonctionnements pourraient être corrigés : diminution des délais d’acheminement, du délai « door-to-needle », sensibilisation des intervenants.ConclusionDix-huit pour cent des patients avec un AVC ischémique adressés dans la filière furent traités par thrombolyse intraveineuse, mais les causes d’abstention thérapeutique semblent évitables dans un grand nombre de cas.