IntroductionLes complications de la radiothérapie ont rarement été rapportées au cours de la sclérose en plaques (SEP). Ce cas de myélite après irradiation pose un problème nosologique et thérapeutique.ObservationsUne femme de 57 ans aux antécédents de SEP rémittente, traitée par interféron puis méthotrexate, et de cancer du sein avec métastases osseuses vertébrales présenta, à trois mois d’une radiothérapie (18 Gy, centrée sur D5, avec évaluation d’une dose de 15 Gy d’irradiation médullaire), une paraplégie avec niveau sensitif D6, d’installation subaiguë. L’IRM médullaire montra un hypersignal T2 étendu de D4-D9, avec prise de contraste hétérogène. Il n’existait pas de syndrome inflammatoire ni infectieux biologique. L’examen du liquide céphalorachidien montra 570 mg/l de protéinorachie, 16 éléments, une cytologie normale. Un traitement par corticoïdes (1 g/j en intraveineux trois jours de suite, puis 1,5 g/j deux jours de suite) n’apporta aucune amélioration clinique ni radiologique. Un traitement par mitoxantrone (20 mg intraveineux) et une corticothérapie orale (60 mg) à doses décroissantes permit une amélioration clinique partielle, sans modification radiologique.DiscussionLa myélopathie subaiguë et l’amélioration sous mitoxantrone sont compatibles avec une poussée sévère de SEP. La localisation, l’étendue de la lésion et le délai de survenue évoquent une complication démyélinisante, semi-retardée, de la radiothérapie. La faible irradiation médullaire suggère une sensibilité particulière du système nerveux aux radiations ionisantes en cas de SEP.ConclusionLes indications de radiothérapie vertébrale sont à poser avec précaution en cas de SEP en raison du risque accru de poussée ou de complication semi-retardée post-radique.