IntroductionLa prévalence nationale de la sclérose en plaques (SEP) en France est habituellement chiffrée autour de 60/100 000 habitants (hab) avec un gradient du Sud-Ouest au Nord-Est. L’incidence n’est pas connue précisément.ObjectifsL’objectif de cette étude fut d’établir le taux de prévalence au 31 décembre 2004 et d’étudier les variations de l’incidence de la SEP en Lorraine entre 1990 et 2002.MéthodesLes cas furent comptabilisés à partir des données épidémiologiques du réseau régional des professionnels de santé en Lorraine, le LORSEP. Tous avaient un diagnostic de SEP probable ou certain selon les critères de Poser. Au 31 décembre 2004, 2 718 patients répondaient à ces critères diagnostiques.RésultatsLa prévalence était de 120/100 000 hab (IC à 95 % : 119-121). Le taux d’incidence annuel ajusté à l’âge et au sexe était de 5,5/100 000 hab (4,4-6,6). De 1990 à 2002, l’incidence globale de la SEP augmente, significativement pour les femmes (p = 0,0006) mais pas pour les hommes. L’âge moyen de début de la maladie, le score EDSS à 5 ans, le nombre de poussées pendant les 5 premières années, le taux de première poussée plurifocale, ou avec séquelles sont comparables quelle que soit l’année de début.DiscussionLes taux de prévalence et d’incidence de la SEP en Lorraine sont plus élevés que ceux rapportés par les études antérieures à l’échelon national et semblent confirmés l’existence d’un gradient du Sud-Ouest au Nord-Est. Aucun biais ne permet d’expliquer l’augmentation significative de l’incidence de la SEP dans la population féminine. Elle ne semble pas liée à un meilleur diagnostic de la SEP car elle n’est pas observée dans la population masculine.ConclusionLe taux de prévalence de la SEP est élevé en Lorraine à 120/100 000 hab. L’incidence de la maladie chez les femmes augmente en Lorraine entre 1990 et 2002.