IntroductionLa toux chronique relève de mécanismes physiopathologiques multiples et son diagnostic étiologique est souvent difficile. Dans certains cas, la toux peut s’intégrer dans une atteinte du système nerveux périphérique.ObservationNous rapportons le cas d’une patiente de 43 ans, aux antécédents de toux chronique, comme sa mère et un reflux gastro-oesophagien, ayant installé en une semaine des paresthésies des pieds puis des mains (gauche puis droite). L’examen ne retrouvait pas de déficit moteur. Les réflexes tendineux étaient difficilement obtenus. L’électroneuromyogramme attestait d’une neuronopathie sensitive. L’ensemble du bilan réalisé notamment à la recherche d’une pathologie autoimmune ou paranéoplasique fut négatif : sérologies virales, bilan auto-immun, dosages vitaminiques, recherche d’anticorps anti-neuronaux, analyse du liquide cérébro-spinal, tomodensitométrie thoraco-abdomino-pelvienne et PET-scanner. L’imagerie par résonance magnétique pan médullaire ne retrouvait pas d’anomalies sur le cordon médullaire. L’évolution clinique et ENMG était stable 7 mois plus tard.DiscussionL’association toux chronique/neuronopathie a déjà été rapportée dans un contexte familial. Notre patiente a un tableau similaire quoique d’installation aiguë. Plus largement, la toux peut être un symptôme de neuropathie périphérique sous-tendu par les données de la physiologie. La stimulation des récepteurs nociceptifs peut être anormale (équivalent à d’allodynie) ou exagérée (équivalent d’hyperpathie) aboutissant à une toux symptôme de neuropathie.ConclusionChez un patient présentant une neuropathie périphérique, la recherche d’une toux chronique est un élément de l’anamnèse important. Différentes neuropathies peuvent induire une toux, et notamment dans un contexte familial.