IntroductionLaMentha pulegiuma des propriétés antioxydantes et antibactériennes. Son utilisation n’est pas toujours anodine. Nous rapportons un cas de syndrome de vasoconstriction cérébrale réversible secondaire à une consommation excessive d’infusion deM. pulegium.ObservationPatiente de 49 ans, sans antécédents particuliers, admise pour installation aiguë depuis 2 semaines de céphalées en coup de tonnerre à type d’hémicrânies gauches associée à des éclipses visuelles et compliquées d’une altération de l’hémichamp visuel droit. L’examen à l’admission a objectivé un pic hypertensif à 180/110 mmHg avec une hémianopsie latérale homonyme droite. La patiente a présenté 2 jours après un état de mal épileptique. L’IRM cérébral a objectivé un hyposignal T2 et FLAIR occipital droit avec un hypersignal diffusion, l’angio IRM était normale. L’EEG et le LCR étaient normaux, le bilan d’HTA secondaire ainsi que le bilan immunologique étaient négatifs. La patiente a été mise sous nimodipine avec régression complète des céphalées et récupération totale de l’hémianopsie latérale homonyme au bout d’une semaine. La patiente a rapporté la consommation quotidienne, durant les 2 semaines précédant les céphalées, d’infusion de menthe pouliot (M. pulegium).DiscussionLa physiopathologie du syndrome de vasoconstriction cérébrale réversible présume une dérégulation du tonus artériel avec hyperactivité sympathique soit idiopathique, soit par pic hypertensif ou prise de substances vasoactives. L’absence de facteurs de risques cardio-vasculaires et la négativité du bilan d’HTA chez notre patiente suppose l’implication de la menthe pouliot ayant un effet vasoconstricteur et hypertenseur dans le SVCR.ConclusionÀ travers cette observation, nous attirons l’attention sur une éventuelle implication de la menthe pouliot dans les phénomènes vasculaires, suscitant une légalisation de l’utilisation itérative des plantes médicinales.