IntroductionLa lymphangite sclérosante de la verge (LSV) est une affection bénigne rarement rencontrée.ObservationMonsieur A. T âgé de 59 ans, diabétique, hypertendu, consultait pour un œdème de la verge évoluant depuis un mois. L’interrogatoire notait la notion de rapports sexuels, décrits comme « difficiles », précédant l’apparition des lésions. L’examen clinique objectivait un œdème marqué de la verge, un cordon ser- pigineux, partiellement circonférentiel, du sillon balanopréputial, de consistance ferme cartilagineuse, associé à des multiples érosions en regard. Le reste de l’examen était sans anomalies. Un bilan à la recherche d’une IST, un prélèvement urétral, ainsi qu’un ECBU ont été pratiqué revenant négatifs. Une biopsie était proposée mais refusée par le patient. Une écho-Doppler du pénis ne montrait pas de thrombose de la veine dorsale superficielle. Un traitement à base d’acide tiaprofénique à la dose de 600 mg par jour, en 3 prises, était prescrit avec régression rapide de l’œdème et cicatrisation des ulcérations au bout de 8 jours.DiscussionLa LSV affecte souvent l’homme de 20 à 40 ans. Son étiopathogénie est encore inconnue. Notre observation souligne les principales caractéristiques de cette maladie : la notion d’une activité sexuelle intense précédant l’apparition des lésions de 24 à 48 heures, la localisation au niveau de la cicatrice de circoncision d’un cordon serpigineux caractéristique, la normalité des examens biologiques et la résolution rapide spontanée ou sous antiinflammatoires non stéroïdiens. En revanche, sa survenue chez le sujet âgé, l’existence d’un œdème pénien marqué, et la présence d’érosions en regard, sont rarement rapportés. Le diagnostic est clinique. Aucun examen paraclinique n’est nécessaire. L’absence d’une thrombose de la veine dorsale superficielle de la verge permet d’éliminer la maladie de Mondor pénienne, qui constitue le principal diagnostic différentiel de la LSV.ConclusionLa LSV est une pathologie bénigne, dont la présentation clinique peut être spectaculaire. Ces différents aspects cliniques doivent être reconnues afin d’éviter des examens complémentaires inutiles.