IntroductionLa vasculopathie cutanée collagénique (VCC) est une vasculopathie primitive idiopathique à l’origine de télangiectasies acquises sans atteinte systémique et avec des caractéristiques histologiques particulières. Nous rapportons une série de 7 cas.Matériel et méthodesÉtude rétrospective des caractéristiques cliniques, dermatoscopiques et histologiques de patients avec une VCC.ObservationsSept patients (6 femmes, 1 homme) d’âge moyen 53 ans (12–80) ont été inclus.RésultatsLes télangiectasies évoluaient entre 1 et 10 ans et étaient non infiltrées et non palpables, le plus souvent asymptomatiques (hypersensibilité dans 1 cas), de distribution symétrique sur les pieds (2), les jambes et les cuisses (5), les bras (1), l’abdomen (2), les seins (1) et des vergetures (1). La face et les muqueuses étaient indemnes. La dermatoscopie montrait des vaisseaux capillaires rouges, dilatés, serpigineux, ramifiés, parfois en grain de chapelets. L’histologie était caractéristique avec des vaisseaux capillaires du derme superficiel dilatés avec un épaississement de la paroi vasculaire et un matériel amorphe, hyalin, éosinophile, positif au PAS. Des dépôts de collagène IV étaient cherchés et trouvés dans un cas. Il n’y avait pas de vasculite, de thrombose, d’hémorragies, d’amyloïdose ou d’important infiltrat inflammatoire. La prise en charge était difficile. Les flavonoïdes étaient inefficaces dans un cas. La brimonidine 0,33 % (Mirvaso®) nous a semblé donner des signes d’amélioration chez la plus jeune patiente mais le coût limitait son utilisation. Plusieurs patients refusaient un traitement par laser pour des raisons financières.DiscussionLa VCC est une vasculopathie bénigne d’individualisation récente (2000) et de physiopathogénie mal connue (microthrombose occlusive sur agression endothéliale ?). Les télangiectasies des membres inférieurs pouvant s’étendre progressivement à l’abdomen, au tronc et aux extrémités supérieures dans les mois et les années suivantes. Elle touche les sujets entre 40 et 80 ans. Mais des formes juvéniles ont été rapportées. Nous rapportons le plus jeune cas diagnostiqué à ce jour (diagnostic à 12 ans mais début des symptômes à l’âge de 6). L’histologie est caractéristique avec une dilatation des capillaires et un dépôt de matériel hyalin amorphe de collagène IV. La dermatoscopie est assez stéréotypée, avec quelques différences selon l’âge des lésions. Le traitement n’est pas codifié. La VCC ne mettant pas en jeu le pronostic vital, le traitement est proposé si retentissement esthétique. Un traitement par laser à colorant pulsé 585 nm ou par IPL pourrait avoir une efficacité. La brimonidine 0,33 % nous a semblé une alternative à explorer.ConclusionLe dermatologue doit savoir reconnaître cette nouvelle entité car elle est probablement sous-diagnostiquée. Les télangiectasies généralisées essentielles sont le diagnostic différentiel principal.