ButLes réactions d’hypersensibilité (HS) aux sels de platine (SP) et aux taxanes (TX) sont fréquentes. L’objectif de notre étude était d’évaluer l’intérêt des tests cutanés et des inductions de tolérance aux SP et TX.MéthodesIl s’agit d’une étude rétrospective réalisée entre janvier 2007 et février 2016, incluant les patients adressés pour suspicion d’HS immédiate ou retardée. Les tests cutanés, prick tests (pT) et intradermoréaction (IDR), étaient réalisés selon les recommandations de l’ENDA/EAACI et les inductions de tolérance (IT) selon un protocole en 12 paliers.RésultatsChez les 99 patients inclus (30 hommes, 69 femmes, âge moyen 60,4 ans), les SP étaient suspectés chez 86 et les TX chez 13. Les tests cutanés étaient positifs chez 25 patients (7 pT et 18 IDR), 23 avec les SP et 2 avec les TX. Une IT était proposée chez 50 patients, réalisée chez 33 (30 avec SP et 3 avec TX), bien supportée chez 29, nécessitant une adaptation chez 7 mais échouait chez 4 patients. Chez ces 4 derniers, les tests cutanés étaient positifs. Parmi les patients ayant des tests positifs à l’oxaliplatine, 75 % avaient une réaction d’HS lors de l’IT, soit une proportion deux fois plus grande que parmi les patients ayant des tests cutanés négatifs. Des réactions croisées survenaient dans 2 % des cas avec les SP et 7 % avec les TX.ConclusionCette expérience française confirme l’intérêt des IT en 12 étapes, permettant dans la plupart des cas de poursuivre une chimiothérapie chez un patient avec HS. Les tests cutanés sont utiles pour l’étude des réactions croisées, cependant leur réalisation doit être considérée au cas par cas.