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Ongle et chimiothérapie

Auteurs : Eljouari O, Moustaide K, Senhaji G, Elloudi S, Baybay H, Mernissi F-ZDate 2018 Décembre, Vol 145, Num 12, Supplement, pp S209-S209Revue : Annales de dermatologie et de vénéréologieDOI : 10.1016/j.annder.2018.09.305
P143
Résumé

IntroductionLes effets dermatologiques négatifs de la chimiothérapie sont très fréquents, en particulier la toxicité unguéale, dont l’incidence réelle n’a pas été estimée et tend à varier considérablement dans la littérature. Les taxanes sont les médicaments anticancéreux les plus incriminés. Dans notre étude, nous analysons les différents changements unguéaux observés chez les patients sous taxanes.Matériel et méthodesIl s’agit d’une étude prospective d’une durée d’un an, colligeant 110 malades suivis dans le service d’oncologie médicale, recevant les taxanes selon différents protocoles et adressés pour une toxicité unguéale.RésultatsUne toxicité unguéale a été observée chez 77 % des patients recevant des taxanes. La fréquence était de 39,8 % avec le paclitaxel et 37,2 % avec le docetaxel. La toxicité s’installait à partir de la quatrième cure en moyenne, avec une aggravation avec le nombre de cycles. L’onycholyse représentait 90 % des cas ; le nombre d’ongles affectés était très variable, avec une atteinte diffuse dans 50 % des cas et une prédominance sur les ongles des doigts. Une hyperkératose sous-unguéale a été observée chez 78 % des patients, des hématomes sous-unguéaux et des abcès avec issue de pus dans 30 % des cas. Une paronychie a été objectivée chez 28 patients. Tous les patients ont bénéficié d’une éducation sur les mesures de prévention et ont reçu une crème émolliente ; 26 ont été traités par antibiothérapie adaptée et 16 par des dermocorticoïdes puissants.DiscussionLa fréquence de la toxicité unguéale chimio-induite atteint 89 %. Ces effets secondaires apparaissent après trois cycles de traitement. Les taxanes sont les plus inducteurs, par un effet toxique direct sur la matrice unguéale, le lit et le tissu périunguéal. L’onycholyse est très caractéristique en raison du détachement de la tablette unguéale du lit sous-jacent. Le nombre d’ongles impliqués est très variable. L’onycholyse chronique peut conduire à une kératinisation du lit unguéal et à une hyperkératose sous-unguéale. Les hématomes et des abcès avec issue de pus peuvent être handicapants. Les lignes de Beau reflètent l’arrêt temporaire de la prolifération matricielle au cours de chaque cycle de chimiothérapie. Une onychomadèse et une paronychie sont possibles. Ces changements régressent souvent après l’arrêt du traitement. La prise en charge dépend du type de l’atteinte unguéale et de son impact sur les activités de la vie quotidienne. La prévention reste primordiale, reposant sur l’hydratation et le refroidissement. L’infection doit être traitée par un antibiotique approprié. En cas de paronychie sans infection, des stéroïdes topiques puissants sont recommandés.ConclusionL’identification, la gestion et la prévention des effets indésirables unguéaux sont indispensables pour améliorer la qualité de vie des patients cancéreux et minimiser les réductions de dose de la chimiothérapie.

Mot-clés auteurs
Ongle; Taxanes; Toxicité;

Des descripteurs MeSH seront prochainement assignés à cet article.

 Source : Elsevier-Masson
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Eljouari O, Moustaide K, Senhaji G, Elloudi S, Baybay H, Mernissi F-Z. Ongle et chimiothérapie. Ann Dermatol Venereol. 2018 Déc;145(12):S209-S209.
Courriel(Nous ne répondons pas aux questions de santé personnelles).
Dernière date de mise à jour : 08/12/2018.


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