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Nécrolyse épidermique toxique idiopathique : intérêt d’une enquête toxicologique

Auteurs : Toussaint C1, Sanchez-Pena P2, Titier K3, Milpied B1
Affiliations : 1Service de dermatologie, hôpital Saint-André, CHU, Bordeaux2Centre de pharmacovigilance, service de pharmacologie, hôpital Pellegrin, CHU, Bordeaux3Laboratoire de toxicologie, service de pharmacologie, hôpital Pellegrin, CHU, Bordeaux, France
Date 2019 Décembre, Vol 146, Num 12, Supplement, pp A147-A147Revue : Annales de dermatologie et de vénéréologieDOI : 10.1016/j.annder.2019.09.187
P021
Résumé

IntroductionLa nécrolyse épidermique toxique et le syndrome de Stevens–Johnson (NET–SJS) sont des toxidermies sévères associées à une origine médicamenteuse dans 70–80 % des cas. On souligne parfois le rôle d’agents infectieux dans la survenue de l’éruption. Les cas de NET-SJS sans facteur étiologique trouvé sont qualifiés d’idiopathiques. Nous rapportons un cas de NET « idiopathique » pour lequel unscreeningtoxicologique par chromatographie liquide couplée à la spectrométrie de masse en tandem (LC-MS/MS) a mis en évidence une exposition médicamenteuse probable à la carbamazépine.ObservationsUne jeune femme âgée de 22 ans, avec antécédent dépressif, était hospitalisée pour un tableau de NET dont la sévérité justifiait un transfert en réanimation à 24 heures d’évolution. Malgré une prise en charge adaptée, la patiente décèdait à 8 jours d’un choc septique. Aucune cause médicamenteuse n’était identifiée à l’interrogatoire répété de la patiente et de son entourage. Son traitement antidépresseur (sertaline, mirtazapine, alprazolam) était arrêté depuis 1 an. Les PCRMycoplasma pneumoniae,Herpès simplex,Epstein–Barr virus,Cytomegalovirus,Parvovirus B19 étaient négatives. L’enquête médicamenteuse était reprise post-mortem. Seuls les médicaments connus étaient trouvés au domicile. Le médecin traitant n’avait pas renouvelé les prescriptions ni introduit d’autres médicaments, et la pharmacie n’avait pas délivré de nouveaux traitements. Devant l’évolution fatale de cette NET « idiopathique », une analyse toxicologique rétrospective était réalisée sur un échantillon sanguin datant de l’entrée en réanimation. Des traces de carbamazépine ont été mises en évidence par LC-MS/MS et confirmées par spectrométrie de masse haute résolution (LC-QTOF).DiscussionLa NET-SJS serait idiopathique dans 15 % des cas. C’est le diagnostic que nous avions initialement retenu devant la négativité de l’enquête médicamenteuse et infectieuse. Cependant, l’analyse toxicologique par LC-MS/MS a révélé une exposition probable à la carbamazépine, fréquemment mis en cause dans la NET, mais dont nous n’avons pas trouvé l’origine. Ces techniques analytiques sont plus spécifiques et sensibles que les méthodes d’immunoanalyse car elles permettent de détecter des composés par mesure de leur masse et de les identifier par leur spectre de masse. La LC-MS/MS permet la mise à jour progressive des bases de données spectrales et ainsi, la recherche d’un nombre croissant de molécules y compris de façon rétrospective, sans procéder à un nouveau prélèvement. Actuellement la technique LC-MS/MS permet de rechercher 181 composés, tandis que la bibliothèque associée à la LC-QTOF est plus large. Ces outils puissants peuvent être utilisés dans les cas suspects d’intoxication médicamenteuse, quand l’enquête étiologique est négative.ConclusionDans les cas de NET-SJS « idiopathiques », une analyse toxicologique par LC-MS/MS pourrait être proposée à visée étiologique.

Mot-clés auteurs
Carbamazépine; Nécrolyse épidermique toxique; Toxicologie;

Des descripteurs MeSH seront prochainement assignés à cet article.

 Source : Elsevier-Masson
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Citer cet article
Toussaint C, Sanchez-Pena P, Titier K, Milpied B. Nécrolyse épidermique toxique idiopathique : intérêt d’une enquête toxicologique. Ann Dermatol Venereol. 2019 Déc;146(12):A147-A147.
Courriel(Nous ne répondons pas aux questions de santé personnelles).
Dernière date de mise à jour : 22/08/2020.


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