ButÉtudier les traumatismes oculaires chez les enfants de 0 à 15 ans afin d’en cerner les caractéristiques épidémiologiques pouvant servir de base de prévention.Matériels et MéthodesIl s’agit d’une étude rétrospective de 1991 à 2005 portant sur 437 dossiers de patients hospitalisés pour un traumatisme oculaire. L’âge, le sexe, le délai de consultation, le type de traumatisme, l’agent et les circonstances du traumatisme, les données de l’examen clinique et les résultats anatomiques et fonctionnels ont été relevés. Les traumatismes examinés après un mois et ceux ayant un suivi inférieur à 3 mois ont été exclus.RésultatsL’âge moyen est de 8,5 ans et la tranche d’âge de 6 à 10 ans la plus atteinte. Les garçons représentent 62,7 % de la série. Le sex-ratio est de 1,6/1. 56 % des patients ont consulté dans les 24 heures suivant le traumatisme. Les jeux sont en cause dans 42 % des traumatismes suivis des accidents domestiques 24,5 %, des rixes 14 %, des sévices 11 % et des accidents de la circulation 3 %. Les coups reçus d’autrui, 34,5 % des cas sont le mode le plus fréquent, suivi des projectiles, 28 % des cas et des objets piquants, 21,5 % des cas. Les jets de pierre 21,4 % des cas, représentent avec les bouts de bois 11,6 % des cas, les principaux agents traumatisants. Le traumatisme est ouvert dans 62 % des cas. Les éclatements ou rupture contusive du globe, 26 % des cas ; les plaies pénétrantes 24 % des cas et les contusions isolées et fermées, 23,4 % des cas, sont les lésions le plus fréquentes. Les séquelles anatomiques graves concernent 54,8 % des patients tandis que 67 % ont pratiquement perdu la fonction de l’oeil atteint. Seuls 25 % ont récupéré une acuité visuelle supérieure ou égale à 5/10 compatible avec une vision binoculaire. Les séquelles sont fonctions de la gravité des lésions et ne semblent pas être influencées par l’âge.ConclusionLes traumatismes chez l’enfant sont particulièrement graves dans notre étude. Les étiologies assez particulières par rapport aux données de la littérature semblent évitables dans la majorité des cas grâce à une bonne sensibilisation des populations.