IntroductionNous présentons un cas clinique de syndrome paranéoplasique révélé par un syndrome cérébelleux d’évolution chronique associé à une neuropathie sensitive. Au cours de l’évolution clinique, on observe un syndrome d’Adie confirmé par l’épreuve au collyre. Cette observation a permis de découvrir un adénocarcinome d’origine pulmonaire alors que les marqueurs tumoraux étaient négatifs (20 à 40 % des cas dans la littérature). Cette association neuroophtamologique ne semble avoir été rapportée dans la littérature que sur deux observations.Objectifs et MéthodesCas clinique.ObservationNous rapportons le cas d’une femme de 49 ans, droitière, présentant un syndrome cérébelleux d’évolution chronique associé à une neuropathie sensitive attestée par la neuromyographie (EMG). Le bilan initial comportait une RMN cérébrale et médullaire, une ponction lombaire, un scanner thoraco-abdopelvien, de multiples marqueurs biologiques et tumoraux et un bilan ophtalmologique. Toutes ces explorations étaient initialement normales. Quelques mois plus tard est apparue une pupille d’Adie attestée par l’épreuve au collyre à la pilocarpine diluée. Devant l’évolution clinique et la majoration des signes cliniques, une nouvelle série d’examens complémentaires fut réalisée, aboutissant au diagnostic d’une tumeur médiastinale avec adénopathie sus claviculaire. L’anatomopathologie révélait un adénocarcinome probablement d’origine pulmonaire. La pupille d’Adie pouvant être intégrée dans ce syndrome paranéoplasique.DiscussionUn syndrome paranéoplasique se définit comme une association de signes cliniques et/ou biologiques non directement liés à la localisation cancéreuse primitive ou secondaire. Pathologie rare, son mécanisme est lié à un trouble dysimmunitaire. Ses manifestations peuvent précéder ou révéler l’origine néoplasique. Les signes cliniques régressent habituellement avec le traitement du syndrome tumoral.ConclusionCette observation souligne la nécessité d’évoquer la possibilité d’un syndrome paranéoplasique devant tout syndrome cérébelleux d’évolution chronique, et, devant toute pupille d’Adie, une origine organique, bien qu’exceptionnelle, doit être évoquée.