IntroductionLe traitement de la kératoconjonctivite atopique (KCA) comprend souvent des corticoïdes topiques et, en cas de corticodépendance, un immunosuppresseur topique : cyclosporine en collyre pour l’atteinte oculaire, et tacrolimus en pommade pour l’eczéma des paupières. Nous rapportons l’efficacité du tacrolimus en pommade cutanée sur l’atteinte oculaire dans quatre cas de KCA.Matériels et MéthodesQuatre patients étaient traités pour une KCA associée à eczéma des paupières. Le tacrolimus (pommade cutanée à 0,03 %) a été introduit devant une résistance ou une corticodépendance de l’eczéma palpébral. L’application du traitement était strictement cutanée. Pour chaque patient ont été relevés les signes et symptômes d’inflammation conjonctivale et cornéenne, la tension oculaire, les traitements oculaires, ainsi que les signes et symptômes d’eczéma des paupières. Une évaluation de la qualité de vie a également été réalisée.RésultatsQuatre hommes âgés de 45 à 58 ans ont été inclus. Tous avaient reçu des corticoïdes cutanés avec une efficacité suspensive, et des collyres oculaires comprenant anti-allergiques, corticoïdes, et/ou ciclosporine. L’atteinte oculaire n’était que partiellement contrôlée. À l’introduction du tacrolimus pommade, les traitements oculaires n’ont pas été modifiés initialement. Les patients ont été traités pendant 8, 12, 15 et 36 mois. L’eczéma palpébral a été contrôlé avec une diminution du nombre des poussées dans tous les cas. Parallèlement, l’inflammation oculaire a nettement diminué dans 2 cas et a été totalement contrôlée dans les deux autres. Les traitements oculaires ont pu être diminués voire supprimés dans tous les cas. Il existait également une amélioration majeure de la qualité de vie.DiscussionL’efficacité du tacrolimus topique dans le traitement de l’eczéma des paupières associé à la KCA a été établie par plusieurs études. L’efficacité remarquable de ce traitement sur l’atteinte oculaire reste cependant inexpliquée et peu décrite.ConclusionLe tacrolimus cutané représente une alternative thérapeutique très intéressante au vu de la mauvaise tolérance oculaire des collyres ophtalmologiques, en particulier des corticoïdes et de la cyclosporine.