IntroductionLa maladie de Eales est une périvascularite rétinienne périphérique de l’homme jeune évoluant par poussées dont l’étiopathogénie reste incertaine. Les atteintes neurologiques au cours de cette maladie sont rares mais redoutables.Matériels et MéthodesIl s’agit d’un patient de 37 ans, sans antécédent notable, suivi dans notre service depuis octobre 1997 pour maladie de Eales, diagnostic retenu sur l’association d’une vascularite rétinienne périphérique ischémique sévère de l’œil droit associée à une hémorragie dans le vitré et à un décollement de rétine mixte (l’œil gauche est perdu par un décollement de rétine ancien). Le bilan paraclinique était négatif. Le malade a bénéficié d’une corticothérapie systémique orale, d’un traitement immunosuppresseur, d’une photocoagulation pan rétinienne et d’une cure du décollement de rétine de l’œil droit. L’évolution était marquée au début par une nette amélioration clinique et fonctionnelle, puis le patient a présenté 2 rechutes associant un œdème papillo-maculaire et une vascularite. Par ailleurs, il fut hospitalisé pour une tuberculose ganglionnaire ayant nécessité un traitement antibacillaire. Après 9 ans d’évolution, le patient a présenté un déficit moteur hémicorporel gauche isolé, secondaire à un accident vasculaire ischémique dans le territoire de l’artère sylvienne droite. L’évolution neurologique était marquée par une bonne récupération du déficit. L’examen ophtalmologique ne montre aucun signe inflammatoire évolutif, une acuité visuelle stable à 5/10, une photocoagulation pan rétinienne complète et une rétine à plat.DiscussionLes atteintes du système nerveux central au cours de la maladie de Eales sont rarement retrouvées dans la littérature et seraient la conséquence des troubles de la coagulation fréquents au cours de cette maladie. Elles sont dominées essentiellement par les accidents ischémiques, la sclérose en plaque et les myélopathies.ConclusionLa maladie de Eales est un diagnostic d’exclusion. L’atteinte neurologique est rare, cependant sa gravité doit inciter à en rechercher les signes précurseurs, à effectuer un examen neurologique minutieux et demander des examens paracliniques en cas de doute diagnostique.