IntroductionLes fractures du plancher de l’orbite de type « blowout » ont comme complication oculomotrice classique, l’incarcération musculaire et graisseuse. La rupture musculaire est une complication bien plus rare.Matériels et MéthodesNous rapportons l’observation d’un patient présentant un tableau de diplopie après une chute avec suspicion de fracture du plancher de l’orbite. L’analyse clinique, orthoptique et radiologique du patient est présentée.ObservationUn homme de 68 ans se présente aux urgences ophtalmologiques suite à une chute de sa hauteur. L’examen retrouve un hématome périorbitaire droit ainsi qu’un emphysème sous palpébral droit. L’examen de la motilité oculaire de l’œil droit retrouve une impossibilité de regard vers le bas et une limitation dans les autres directions. Le test de Hess Lancaster retrouve une hypo action franche du droit inférieur droit et une hyper action du droit inférieure gauche réactionnelle. Une tomodensitométrie orbitaire réalisée en urgence retrouve une fracture du plancher de l’orbite droite, une incarcération musculaire et graisseuse, avec doute sur une rupture du muscle droit inférieur droit. Une prise en charge chirurgicale commune ophtalmologique et maxillo-faciale est réalisée. Lors de la chirurgie une bonne résistance musculaire et un test de duction symétrique droit/gauche sont retrouvés. La persistance à 48 heures post-opératoire du déficit dans le regard vers le bas fait demander une IRM en urgence devant l’absence d’explication ophtalmologique. L’IRM retrouve une rupture du muscle droit inférieur au niveau de son insertion postérieure.DiscussionIl s’agit d’une complication exceptionnelle de la fracture du plancher de l’orbite, dont on ne retrouve qu’une seule description dans la littérature. Le traitement chirurgical avait consisté en la suture musculaire, avec un échec fonctionnel en post-opératoire. D’autres attitudes chirurgicales pour suppléer l’action du muscle droit inférieur ont été décrites mais les résultats sont décevants.ConclusionUne imagerie précise est nécessaire pour le diagnostic et la prise en charge reste expérimentale. La rupture musculaire reste une complication rare des fractures de type blowout, à ne pas méconnaître.