ButLe diagnostic étiologique des uvéites survenant après un traumatisme oculaire est un défi afin de définir au mieux les stratégies thérapeutiques.Matériels et MéthodesLes dossiers des patients, examinés entre novembre 2006 et novembre 2007 pour uvéite chronique uni ou bilatérale survenue après un traumatisme chirurgical ou accidentel d’un des deux yeux, ont été revus. La démarche diagnostique, le délai entre le traumatisme oculaire et le début des signes inflammatoires de l’autre œil, la présentation clinique de l’uvéite, ainsi que les traitements spécifiques éventuellement reçus avant notre prise en charge ont été relevés.RésultatsCette étude rétrospective porte sur 11 patients (9 hommes et 2 femmes). Leur âge moyen était de 49,2 ans (de 30 à 71 ans) au moment de l’apparition des signes inflammatoires. 6 patients présentaient une histoire de traumatisme perforant oculaire, 4 avaient des antécédents de chirurgie oculaire. Le dernier avait bénéficié d’une irradiation oculaire pour mélanome choroïdien. Le délai moyen de survenue de l’ophtalmie sympathique était de 48 mois (entre 1 et 288 mois) après le traumatisme oculaire. La présentation clinique était celle d’une uvéite antérieure isolée dans un peu moins de la moitié des cas (5 cas sur 11) et une panuvéite dans les 6 autres cas. Le bilan étiologique exhaustif réalisé, est resté négatif dans plus de 80 % des cas. Pour deux patients, le diagnostic de sarcoïdose présumée a été retenu. Ils ont été traités comme une ophtalmie sympathique quel que soit le site anatomique de l’atteinte inflammatoire.DiscussionSi l’ophtalmie sympathique est classiquement décrite comme une pan uvéite, la présentation clinique était dans notre série, dans près de 50 % celle d’une atteinte isolée du segment antérieur.ConclusionUne ophtalmie sympathique doit être suspectée devant tout antécédent traumatique oculaire même en cas d’atteinte isolée du segment antérieur car elle conditionne l’agressivité thérapeutique. Un bilan étiologique exhaustif doit être réalisé afin d’éliminer une sarcoïdose.