IntroductionSelon la théorie prémotrice de l’attention, les mêmes aires cérébrales sont impliquées dans les processus de déplacement attentionnel « explicite » (saccades) et « implicite » (déplacement de l’attention sans mouvement des yeux). Cette théorie est-elle toujours valable dans le cas de la poursuite oculaire ?Matériels et MéthodesCette étude inclut 12 sujets. Une cible réalise un mouvement lisse en changeant de vitesse et de forme à chaque essai. 4 conditions sont étudiées : jugement de la vitesse (1) ou de la forme (2) pendant la poursuite, jugement de la vitesse (3) ou de la forme (4) pendant la fixation. Les conditions 1 et 2 correspondent à la poursuite « explicite », les conditions 3 et 4 à la poursuite « implicite ». La fixation sans stimulation visuelle est la condition de référence. L’entraînement permet de déterminer les seuils individuels de discrimination de vitesse et de forme qui permettent d’atteindre un même pourcentage de réponses correctes pour chaque condition. Les acquisitions fonctionnelles sont réalisées avec une IRM 3 Teslas. Leurs données sont analysées en bloc au niveau individuel, puis au niveau du groupe (analyse à effets aléatoires). Les données comportementales et oculométriques sont également enregistrées pendant l’IRM.DiscussionDurant l’acquisition IRM, le pourcentage de réponses correctes est d’environ 85 % pour chaque condition : leur niveau attentionnel est équivalent, permettant la comparaison de leurs activations corticales. Pour chaque condition, un même ensemble fonctionnel est significativement activé. Ce réseau comprend les aires MT (Middle Temporal visual area), Parietal Eye Field, Frontal Eye Field et Supplementary Eye Field. Le niveau d’activation de ces aires est statistiquement identique lors des poursuites « implicites » et « explicites ».ConclusionÀ niveau attentionnel équivalent, un même réseau d’aires fonctionnelles est significativement activé par la poursuite oculaire et par le déplacement de l’attention visio-spatiale sans mouvement oculaire. Le caractère « implicite » ou « explicite » ne semble pas influencer le niveau d’activation cérébrale. Ces résultats sont en accord avec la théorie prémotrice de l’attention.