IntroductionL’objectif de cet exposé est de comprendre l’anatomie rhino-sinusienne et ses rapports à l’appareil visuel, ainsi que les procédures chirurgicales endonasales, pour mieux en appréhender la iatrogénie potentielle.Matériels et MéthodesNous rapportons deux cas de chirurgie rhino-sinusienne compliquée, entre autre, d’une neuropathie optique traumatique.ObservationLe premier cas est celui d’une femme de 55 ans qui a subi une méatotomie moyenne droite sous contrôle optique, motivée par une sinusite maxillaire droite chronique. À la fin de l’intervention, la patiente a présenté brutalement un œdème palpébral droit ; au réveil, on constatait un déficit campimétrique nasal et une paralysie de l’adduction de l’œil droit. Le scanner objectivait un hémosinus maxillaire, éthmoïdal et frontal droits, une déhiscence postérieure de la lame papyracée et un pneumorbite droits avec infiltration de la graisse orbitaire. La patiente ne récupère ni de son déficit campimétrique, ni de son trouble oculomoteur malgré une corticothérapie instaurée immédiatement. Le deuxième patient présentait une polypose naso-sinusienne associée à une hypertrophie turbinale inférieure bilatérale pour laquelle a été réalisée une séance de radio-fréquence, sous anesthésie générale. Au réveil est apparue une ophtalmoplégie totale avec cécité, ptôsis et anesthésie cornéenne droits. L’imagerie ne montrait pas d’anomalie. La neuropathie optique est restée totale. Seuls les troubles oculomoteurs ont régressé.DiscussionLes rapports anatomiques étroits entre les cavités rhino-sinusiennes et l’orbite, ainsi que la richesse vasculo-nerveuse locorégionale permettent de comprendre la iatrogénie potentielle de la chirurgie rhino-sinusienne.ConclusionLes ophtalmologistes et les oto-rhino-laryngologistes doivent connaître les complications de cette chirurgie pour assurer une prise en charge rapide et optimisée.