IntroductionLes métastases orbitaires de carcinome mammaire sont une affection rare. Leur diagnostic est important car elles révèlent l’évolutivité de l’affection primitive. Notre étude a pour but de mettre en évidence leurs caractéristiques épidémiologiques, cliniques et para cliniques.Matériels et MéthodesIl s’agit d’une étude rétrospective de 11 patients atteints de métastases orbitaires suivis entre 2002 et 2007. Pour tous les patients, on notait l’âge, le délai écoulé entre l’affection primitive et l’apparition de métastases. L’examen clinique recherchait systématiquement une diplopie, une exophtalmie ou énophtalmie ainsi qu’une dystrophie oculaire. Le bilan d’imagerie comprenait un scanner ou une imagerie à résonance magnétique (IRM). Une biopsie orbitaire était le plus souvent réalisée.RésultatsNeuf patients présentaient une énophtalmie due à l’infiltration métastatique rétractile des muscles oculomoteurs. L’imagerie retrouvait un engainement sans masse associée des structures orbitaires. 2 patients présentaient une exophtalmie due à une masse métastatique isolée au sein d’un muscle oculomoteur. 9 patients présentaient une limitation oculomotrice. Pour 3 patients, le diagnostic de carcinome primitif mammaire était ignoré ou dénié. Seuls 4 patients n’ont pas bénéficié de biopsie orbitaire.DiscussionL’apparition d’une énophtalmie chez un sujet d’âge adulte doit systématiquement faire rechercher une métastase orbitaire de carcinome mammaire. Ces localisations secondaires présentent un certain nombre de caractéristiques. Il s’agit le plus souvent de phénomènes infiltrants, sans réelle masse, souvent apicaux avec un fort retentissement sur la motilité oculaire et l’énophtalmie. La présentation caractéristique peut parfois permettre de réaliser le diagnostic de carcinome mammaire. La biopsie orbitaire qui seule permet le diagnostic de certitude n’est pas toujours possible du fait de la localisation de la lésion.ConclusionLa prise en charge de ces affections repose sur l’étroite collaboration entre ophtalmologiste et oncologues. L’évolution des traitements (chimiothérapie et radiothérapie) a permis d’améliorer le pronostic de ces patients, autrefois réservé. Le rôle de l’ophtalmologiste est essentiel pour le diagnostic de ces affections et l’orientation des patients.