IntroductionLe syndrome d’Irvine Gass se caractérise par un œdème maculaire cystoïde post chirurgie de la cataracte. La survenue simultanée ou ultérieure d’une fuite choriocapillaire en rapport avec une choriorétinite séreuse centrale n’a jamais été publiée.Matériels et MéthodesNous rapportons le cas de trois patients présentant l’association d’un syndrome d’Irvine Gass et d’une choriorétinite séreuse centrale. Tous ont bénéficié d’un suivi régulier avec angiographie à la fluorescéine et OCT.ObservationCasn°1 : Patiente de 58 ans, présentant dix mois après phakoémulsification, un syndrome d’Irvine Gass. Traitée par acétazolamide per os, elle s’améliore et l’OCT se normalise. Sept mois plus tard, elle développe une choriorétinite séreuse centrale rétrofovéolaire typique. L’angiographie retrouve un point de fuite choriocapillaire juxtafovéolaire. L’échec du traitement médical conduit six mois plus tard à une thérapie photodynamique avec normalisation totale de l’acuité visuelle et de l’OCT à un mois. Casn°2 : Patiente de 71 ans, qui développe un syndrome d’Irvine Gass huit mois après phakoémulsification. Le traitement par acétazolamide permet une récupération visuelle et une normalisation de l’OCT. Quatre ans plus tard, elle présente une baisse d’acuité visuelle. L’OCT découvre alors un décollement séreux rétinien rétrofovéolaire. L’angiographie retrouve un point de fuite juxtafovéolaire, faisant suspecter une choriorétinite séreuse centrale. Casn° 3 : Patient de 63 ans, qui présente trois mois après phakoémulsification, l’association d’un syndrome d’Irvine Gass et d’une choriorétinite séreuse centrale suprafovéolaire avec trois points de fuite choriocapillaire. Le traitement par acétazolamide a été efficace.DiscussionDans la littérature, seuls quelques cas de syndromes d’Irvine Gass, avec à l’OCT un décollement séreux rétinien, ont été rapportés. Mais l’absence de point de fuite à l’angiographie, ne permettait pas d’évoquer une choriorétinite séreuse centrale. L’association d’un syndrome d’Irvine Gass et d’une choriorétinite séreuse centrale n’a donc pas été publiée à ce jour.ConclusionLe syndrome d’Irvine Gass et la choriorétinite séreuse centrale sont deux affections bien connues, leur association reste cependant exceptionnelle. S’agit-il d’une nouvelle entité qui pourrait faire suspecter une fragilité de l’épithélium pigmentaire comme physiopathologie commune ?