IntroductionLa dégénérescence liée à l’âge (DMLA) s’associe à une baisse d’acuité visuelle sévère rapidement évolutive. L’identification de facteurs de susceptibilité génétique représente un intérêt majeur. Le but de l’étude était de rechercher une association entre des marqueurs génétiques localisés en 10q26 et la DMLA exsudative.Matériels et MéthodesLes polymorphismes rs4146894 : G > A du gène PLEKHA1 (Pleckstrin Homology Domain-containing Protein Family A member 1), rs10490924 : G > T du locus LOC387715, et rs11200638 : G > A du gène HTRA1 (HTRA serine peptidase 1) ont été analysés parmi des patients présentant une DMLA exsudative (n = 118, âge = 72.3 ± 3.8 ans) et des contrôles ne présentant pas de DMLA (n = 116, âge = 72.0 ± 3.8 ans).RésultatsDans notre étude, le polymorphisme de PLEKHA1 est associé à la DMLA exsudative, avec une fréquence allélique de l’allèle A de 0.67 parmi les casversus0.41 parmi les contrôles (p = 0.0001). Après ajustement pour l’âge et le sexe, l’odds ratio était de 9.1 (4.0–20.9, 95 % CI, p = 0.0001) pour le génotype AA, et de 2.6 (1.3–5.5, 95 % CI, p = 0.04) pour le génotype AG. L’association était plus forte encore, et indépendante, avec le polymorphisme du gène HTRA1, avec une fréquence allélique de l’allèle A de 0.51 parmi les casversus0.22 parmi les contrôles (p = 0.0001). L’odds ratio était de 15.5 (5.5–43.9, 95 % CI, p = 0.0001) pour le génotype AA, et de 3.4 (1.9–6.1, 95 % CI, p = 0.0001) pour le génotype AG. L’étude haplotypique a permis d’établir la présence d’un déséquilibre de liaison presque complet entre les 2 polymorphismes étudiés de HTRA1 et PLEKHA1 parmi les cas (D’ = 1.0) et les contrôles (D’ = 0.98). Le risque de présenter une DMLA était de 4 pour l’haplotype « A-T-A » impliquant les allèles à risque des gènes PLEKHA1-LOC387715-HTRA1.DiscussionEn comparaison à PLEKHA1, les polymorphismes de HTRA1/LOC387715 étaient indépendamment et fortement associés au risque de DMLA dans la population française.ConclusionLes variants génétiques du chromosome 10 pourraient représenter un intérêt dans le dépistage précoce des individus à risque. La connaissance des facteurs de susceptibilité génétique de la DMLA ouvre sur une meilleure connaissance des mécanismes physiopathologiques, pouvant ainsi conduire à des perspectives thérapeutiques.