IntroductionLe nystagmus congénital patent est un trouble de la statique oculaire se manifestant dès l’âge de 3 mois. L’IRM cérébrale participe à la prise en charge des nystagmus patents du très jeune enfant tant sur le plan du diagnostic étiologique que du pronostic. Le but de cette étude prospective (2000-2007) a été d’analyser cliniquement et radiologiquement le nystagmus et de rechercher l’existence de corrélations avec les anomalies neuro-radiologiques. Trois groupes de nystagmus ont été constitués : neurologique, sensoriel et isolé.Matériels et MéthodesSur 85 enfants étudiés, 69 avec nystagmus congénital patent ont été inclus : 31 neurologiques, 21 sensoriels et 17 isolés. Les paramèters étudiés ont été : le nystagmus (type, sens), les anomalies radiologiques (IRM) : a. dilatation ventriculaire, b. dilatation des espaces de Virchow-robin, c. anomalie de la substance blanche, d. anomalie développementale malformative, e. anomalie du tronc cérébral, f. anomalie du cervelet.RésultatsLa date de début du nystagmus est 2,8 mois, de 1reconsultation 8.4 mois, de réalisation de l’IRM 12,5 mois. Le nystagmus est de sens horizontal dans 75 %, vertical dans 18 %, rotatoire dans 7 % des cas ; de type pendulaire dans 58 %, à ressort dans 24 %, pendulo-ressort dans 18 % des cas. L’IRM montre :63 % de dilatations ventriculaires (56 % neurologique, 28 % sensoriel, 16 % isolé),70 % de dilatation des espaces de Virchow-robin (57 % neurologique, 25 % sensoriel, 18 % isolé),55 % d’anomalies de signal de la substance blanche (64 % neurologique, 18 % sensoriel, 18 % isolé),15 % d’anomalies développementales malformatives (84 % neurologique, 16 % sensoriel),40 % d’anomalies du tronc cérébral (56 % neurologique, 25 % sensoriel, 19 % isolé),38 % d’anomalies du cervelet (80 % neurologique, 7 % sensoriel, 13 % isolé). Il existe une corrélation significative entre le groupe de nystagmus et les lésions retrouvées à l’IRM : elles sont d’autant plus importantes que le nystagmus est associé à un contexte neurologique.DiscussionLes lésions cérébrales retrouvées sont situées sur la voie de la saccade oculaire pouvant expliquer le nystagmus dans les trois groupes étudiés.ConclusionCette étude montre la nécessité de l’IRM cérébrale dans le nystagmus congénital patent du très jeune enfant.