IntroductionLa kératoconjonctivite vernale est une forme clinique grave des conjonctivites allergiques. Elle est fréquente en Algérie et constitue, par ses complications cornéennes, une cause non négligeable de baisse de vision chez l’enfant.Matériels et MéthodesÉtude rétrospective concernant 65 patients, présentant une kératoconjonctivite vernale, examinés en consultation d’ophtalmo-allergologie pendant 1 an. Tous les patients ont été minutieusement interrogés, ils ont bénéficié d’un examen ophtalmologique complet, de dosages sériques d’IgE et de polynucléaires éosinophiles ainsi que des tests cutanés. Pendant la phase aiguë et lors des poussées les patients ont été traités par des corticoïdes topiques et un antidégranulant associés ; en dehors des crises un seul antidégranulant a été utilisé. À noter que les plaques vernales ont été grattées chirurgicalement avant le traitement local.RésultatsLa population totale âgée de 3 à 25 ans était composée de 87 % de garçons, 34 % de formes limbiques ; 51 % de complications cornéennes ; 78 % avaient des antécédents allergiques, Les IgE sériques étaient élevés dans 64 % des cas, les PNe dans 52 % et les tests cutanés positifs dans 58 %. Les résultats thérapeutiques ont été très satisfaisants dans 73 % des cas, satisfaisants dans 21 % (poussées fréquentes traitées aux corticoïdes) et non satisfaisants dans 6 %.DiscussionLa kératoconjonctivite vernale est une forme grave de conjonctivite allergique touchant majoritairement le jeune garçon. Cependant, il existe des formes féminines et des formes de l’adulte jeune, ces dernières constituaient la plupart des formes cortico-dépendantes, 3 cas de glaucomes cortisonés découverts à la 1reconsultation suite à une auto médication. Un traitement corticoïdes associé à un antidégranulant au long cours et traitement du terrain allergique si allergène identifié ont donné de bons résultats sur les signes fonctionnels. Un sevrage corticoïde progressif a permis d’ajuster la conduite thérapeutiqueConclusionLa kératoconjonctivite vernale, très fréquente sous nos climats, demeure une forme grave par ses complications cornéennes et thérapeutiques, doit bénéficier d’une démarche réfléchie afin de ne pas basculer dans les formes corticodépendantes constituant ainsi une impasse thérapeutique.