IntroductionLes kératites herpétiques récidivantes posent souvent des problèmes diagnostiques et thérapeutiques. Les différents traitements anti-viraux n’ayant montré qu’une efficacité partielle dans la prévention des récidives, une surveillance attentive est nécessaire pour une prise en charge adaptée.Objectifs et MéthodesAnalyse rétrospective d’une série de 15 patients consultant pour kératites présumées herpétiques et ayant présenté au moins 2 kératites herpétiques la même année. Les examens à la lampe à fente, grattages épithéliaux pour PCR herpès et mise en culture, et les traitements, sont rapportés.RésultatsQuinze patients présentant des kératites présumées herpétiques ont été étudiés (4 kératites épithéliales, 2 ulcérations périphériques, 4 kératites marginales « en archipel », 2 kératites stromales nécrosantes, et 3 kératites disciformes). Deux cas de récidives épithéliales étaient liés à des kératalgies récidivantes sans prolifération virale, les 2 autres cas étaient associés à une prolifération virale pour laquelle une diminution de la sensibilité à l’acyclovir a été démontrée. Dans un cas d’ulcère périphérique et 2 cas de kératites disciformes, une mauvaise observance du traitement antiviral d’entretien a été retrouvée, pour les autres cas, une augmentation de la dose de valacyclovir a été nécessaire. Une corticodépendance a été constatée chez les 4 cas de kératite marginale « en archipel », un traitement local par cyclosporine 2 % a permis le sevrage en corticoïdes dans 3 cas. Les kératites stromales nécrosantes étaient liées à une mauvaise observance : arrêt précoce de toute thérapeutique pour l’une et poursuite du traitement anti-inflammatoire sans couverture anti-virale pour l’autre. Pour cette dernière, compliquée de descemetocèle, la persistance d’une inflammation malgré une greffe de membrane amniotique et un traitement par valacyclovir à dose maximale, a nécessité un traitement parentéral par acyclovir.DiscussionLes kératites herpétiques multi récidivantes nécessitent un suivi régulier permettant l’éducation du patient, l’adaptation du traitement anti-viral ou une gestion optimale du traitement anti-inflammatoire.ConclusionLe recueil prospectif des données cliniques et biologiques est nécessaire pour mieux définir l’incidence des résistances à l’acyclovir.