ObjectifRapporter un cas de rejet endothélial après greffe endothéliodescemétique pour dystrophie endothéliale primitive de Fuchs.Objectifs et MéthodesUne patiente ayant bénéficié d’une chirurgie combinée associant DSAEK et PKE pour dystrophie de Fuchs, a présenté lors de son contrôle systématique à 3 mois des signes fonctionnels associant larmoiement et photophobie modérés. L’examen à la lampe à fente retrouvait l’existence de précipités rétro cornéens diffus isolés. Ce tableau est apparu durant la phase de décroissance progressive de la corticothérapie locale, alors que les contrôles post opératoires à une semaine et à 1 mois étaient strictement normaux. Le diagnostic de rejet endothélial est alors posé et une intensification de la corticothérapie locale est instaurée. À une semaine l’amélioration clinique a permis une diminution de la corticothérapie locale. À 15 jours, les signes fonctionnels étaient absents, On notait une quasi-disparition des précipités rétro cornéens, et le comptage cellulaire endothélial était inchangé.DiscussionLa DSAEK est une technique de greffe endothéliale s’adressant aux patients souffrant de pathologies endothéliales telles que la dystrophie du pseudophake et la dystrophie endothéliale primitive de Fuchs, associant différents avantages par rapport à la kératoplastie transfixiante : récupération visuelle rapide, diminution de l’astigmatisme postopératoire, absence de suture, et résistance cornéenne conservée. Le risque de rejet immunitaire semblerait plus faible du fait d’une part de l’absence de trépanation, ce qui diminue la réaction inflammatoire post-opératoire, et d’autre part du fait de l’absence d’exposition du greffon aux antigènes et anticorps de surface. Cependant peu de travaux ont étudié ce risque de rejet immunitaire et le traitement postopératoire des greffes endothéliales reste mal codifié.ConclusionLa DSAEK est une technique de choix pour la prise en charge chirurgicale des pathologies cornéennes endothéliales mais semble, au même titre que les kératoplasties transfixiantes, exposer l’œil greffé aux risques de rejet immunitaire. Elle nécessite donc un traitement local adapté et prolongé associé à une surveillance clinique attentive.