IntroductionPlusieurs techniques chirurgicales ont été essayées pour le traitement du glaucome congénital dont la plus connue est la trabéculectomie. Cette technique a fait preuve de son efficacité au prix de certaines complications post-opératoires. La sclérectomie profonde non perforante semble diminuer les complications opératoires tout en étant aussi efficace que la trabéculectomie. Le but de cette étude est d’apprécier l’efficacité de cette technique dans le glaucome congénital.Matériels et MéthodesOnze yeux de 9 patients, âgés de 3 mois à 23 ans et présentant un glaucome congénital, ont été traités par une sclérectomie profonde. L’intervention a été réalisée dans tous les cas sous anesthésie générale. On a considéré comme un succès la pression intra-oculaire finale inférieure à 16 mmHg sous anesthésie générale. Le recul moyen est de 6 mois.RésultatsLe tonus oculaire pré-opératoire était en moyenne de 26,4 mmHg allant de 22 à 36 mmHg. Dans 9 yeux (82 %), la pression intra-oculaire était contrôlée au dernier examen sans aucun traitement hypotonisant dans 6 yeux et avec une monothérapie dans 3 yeux. La pression intra-oculaire était élevée après la sclérectomie profonde dans deux yeux et une trabéculectomie a été réalisée au niveau du même site chirurgical dans les deux cas. Aucune complication per- ou post-opératoire immédiate n’a été observée.DiscussionLe pourcentage de succès tonométrique (82 %) de la sclérectomie profonde se rapproche de celui décrit avec la trabéculectomie. L’absence d’ouverture de la chambre antérieure permet de diminuer les risques de complications per et post-opératoires. La sclérectomie profonde est, toutefois, un geste chirurgical plus difficile à réaliser sur ce terrain. Comme la trabéculectomie, elle peut être pratiquée immédiatement après l’examen sous anesthésie générale, de façon bilatérale si nécessaire, et être répétée en cas d’échec.ConclusionLa sclérectomie profonde permet de baisser la pression intra-oculaire en cas de glaucome congénital à cours et à moyen terme. Elle permet de diminuer le risque de complications post-opératoires en respectant l’intégrité anatomique de la chambre antérieure. Des études à long terme sont nécessaires pour mieux évaluer ces résultats.