IntroductionAvec l’allongement de l’espérance de vie, la fréquence de la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) sera croissante et les projections pour les années à venir laissent craindre une augmentation majeure du nombre de patients atteints. Au-delà de 75 ans, la prévalence de cette affection atteint 30 % de la population, avec risque de cécité légale dans 10 % des cas, ce qui pour la France correspondrait à 3 000 nouveaux cas de cécité par an. Seules les formes exsudatives ont bénéficié récemment d’avancées thérapeutiques significatives. Hormis les compléments alimentaires vitaminiques, les formes non-exsudatives restent sans traitement et constituent le parent pauvre de l’affection. La rhéophérèse, en éliminant les macromolécules, semble diminuer l’accumulation de lipoprotéines de haut poids moléculaire dans la membrane de Bruch. Ces dépôts sont considérés par certains comme le point de départ de la mort des cellules de l’épithélium pigmentaire à l’origine des lésions atrophiques ainsi que de la synthèse de VEGF. De premières études sur la rhéophérèse dans la DMLA atrophique ou à risque de forme exsudative ont montré des résultats particulièrement encourageants, avec possibilité de diminution du nombre de drusen et des complications néovasculaires chez les patients traités.Matériels et MéthodesCette étude multicentrique va inclure des patients présentant dans l’œil étudié soit une DMLA atrophique débutante, soit une forme de maculopathie au risque le plus élevé selon la classification de l’AREDS (drusen de plus de 125 microns associés à des altérations de l’épithélium pigmentaire), et dans l’œil adelphe soit des lésions identiques, soit une forme de DMLA évoluée. Une randomisation désignera les patients traités par rhéophérèse. Tous les patients recevront une prescription vitaminique. Les patients traités bénéficieront de 8 séances de rhéophérèse sur 10 semaines. L’évaluation du traitement se base sur l’acuité visuelle à 1 an et 2 ans, et également sur l’apparition de zones d’atrophie dans les 300 microns centraux, l’augmentation des plages d’atrophie, le nombre de drusen, le seuil maculaire sur le champ visuel central, l’évolution vers des complications.DiscussionLes résultats de l’étude seront attendus 2 ans après l’inclusion des 80 patients.ConclusionCette étude permettra de vérifier la place de la rhéophérèse dans le traitement de la DMLA non-exsudative.