Se connecter
Rechercher

624 Une cornée… au poil !

Auteurs : Putz C, Montard R1, Mora F1, Delbosc B1
Affiliations : 1Besançon
Date 2008, Vol 31, pp 191-191Revue : Journal français d'ophtalmologieDOI : 10.1016/S0181-5512(08)71223-3
Pathologie inflammatoire du segment antérieur
Résumé

IntroductionNous rapportons le cas clinique original d’un jeune patient porteur d’une uvéite antérieure chronique granulomateuse dont l’origine est la présence de poils de mygale intra cornéens.Matériels et MéthodesUn enfant de 11 ans se présente au service d’ophtalmologie du CHU J. Minjoz de Besançon le 16 novembre 2006 avec un tableau clinique unilatéral d’œil rouge et douloureux évoluant depuis 3 semaines. Le début de la symptomatologie est concomitant à la manipulation d’une patte de mygale brisée. Notre patient, souhaitant recoller la patte d’araignée, a utilisé de la colle à prise rapide, dont les vapeurs volatiles ont induit une kératite et introduit une certaine quantité de poils vers la surface de la cornée. Un tableau d’uvéite antérieure aiguë granulomateuse normotone est diagnostiqué au moment de la prise en charge, en rapport avec la présence de multiples corps étrangers intracornéens et intra camérulaires. Une désépithélialisation cornéenne est pratiquée afin de procéder à l’ablation de tous les corps étrangers cornéens superficiels. Un traitement cicatrisant local est instauré, suivi d’une corticothérapie.RésultatsLa réépithélialisation cornéenne est obtenue après 72 heures de traitement local cicatrisant. L’ablation de la totalité des corps étrangers cornéens est malheureusement incomplète puisque de multiples poils ont migré en intrastromal et sont cliniquement bien tolérés. D’autres ont provoqué une réaction granulomateuse rétrocornéenne à l’origine d’un tableau inflammatoire intracamérulaire majeur. Une corticothérapie sous conjonctivale adjuvante d’un traitement topique au long cours est nécessaire au contrôle des processus inflammatoires intra camérulaires. La décroissance thérapeutique est impossible compte tenu de la présence de multiples corps étrangers intra stromaux dont la vitesse de migration vers la chambre antérieure est inappréciable.DiscussionLa présence de corps étrangers animaux intracornéens ainsi que leurs différentes conséquences sont à l’origine de multiples publications cliniques. Notre observation rapporte un mode évolutif original en rapport avec les particularités biochimiques et anatomiques des poils de mygale. Une uvéite chronique antérieure granulomateuse coticodépendante est induite par ce type de corps étranger malgré une prise en charge radicale.ConclusionUne connaissance accrue des risques et dangers inhérents à la possession de ce type d’animal est indispensable. Une protection oculaire est nécessaire lors de la manipulation des mygales.

 Source : Elsevier-Masson
Accès à l'article
 Accès à distance aux ressources électroniques :
Exporter
Citer cet article
Putz C, Montard R, Mora F, Delbosc B. 624 Une cornée… au poil !. Journal français d'ophtalmologie. 2008;31:191-191.
Courriel(Nous ne répondons pas aux questions de santé personnelles).
Dernière date de mise à jour : 27/11/2015.


[Haut de page]

© CHU de Rouen. Toute utilisation partielle ou totale de ce document doit mentionner la source.