IntroductionLa thyroïdite de Hashimoto est une maladie auto-immune dont l’incidence annuelle oscille entre 1 et 4 cas par 1 000 habitants. Elle peut être associée à d’autres maladies auto-immunes. Des rares cas de neuropathies motrices associées à la thyroïdite de Hashimoto ont été décrits dans la littérature. Toutefois, à notre connaissance, il n’existe aucune référence à l’atteinte de nerfs crâniens.Matériels et MéthodesNous présentons un cas clinique d’ophtalmoplégie associée à thyroïdite de Hashimoto. L’origine auto-immune est discutée.ObservationIl s’agit d’un patient de sexe masculin de 25 ans, sans antécédent clinique notable, admis dans notre service pour une diploplie verticale depuis deux mois. À l’examen objectif, il présente une hypo et exotropie de l’œil droit, une ptose ipsilatérale, ainsi qu’une limitation des mouvements de convergence et conjugués horizontaux. Les pupilles sont symétriques et réactives. Les examens du fond d’œil et neurologique n’ont révélé aucune altération. L’angiotomographie axiale computérisée, la résonance magnétique sont normales. Les études cytochimique et microbiologique du liquide céphalorachidien n’ont mis en évidence aucune altération. Les sérologies infectieuses et le dosage des auto-anticorps (anti-Hu, anti-AchR anti-Ri, anti-Yo, anti-GM1 et anti-GQR1, ENA, ANCA, ANA, anti-cardiolïpine, anti-phosphatidil- sérine) sont négatifs. Cependant, l’étude de la fonction thyroïdienne a révélé une élévation de la TSH, avec des valeurs normales de T3 libre et T4 libre. La présence d’anticorps anti-thyroglobuline et anti-peroxydase ainsi qu’une augmentation du volume de la glande thyroïde à l’échographie sont détectées. Un traitement médical à base de corticostéroïdes et d’immunoglobulines est instauré, permettant la résolution des symptômes en deux semaines.DiscussionAprès avoir exclu les principales causes d’ophtalmoplégie, il nous paraît possible d’admettre une association entre thyroïdite de Hashimoto et paralysie du nerf oculomoteur. La réponse au traitement immunosuppresseur corrobore l’hypothèse de pathologie auto-immune.ConclusionPar cette observation rare, nous rappelons l’importance de l’étude de la fonction thyroïdienne dans les neuropathies.