IntroductionLa maladie de Behçet est une pathologie inflammatoire multisystémique chronique dont l’atteinte oculaire peut être une circonstance de découverte diagnostique.Objectifs et MéthodesNous rapportons le cas d’un homme de 31 ans, d’origine méditerranéenne, consultant en urgence pour une baisse d’acuité visuelle constatée le matin au réveil sur l’œil gauche. Le fond d’œil retrouvait un œdème papillaire unilatéral, saillant, rouge-orangé, avec une microhémorragie interpapillo-maculaire. L’angiographie confirmait le diagnostic de papillite. Une corticothérapie a été initiée, avec des bolus de 500 mg (IV) pendant 3 jours suivit d’une corticothérapie orale débutée à 1 mg/kg puis dégressive. L’évolution a été rapidement favorable avec récupération d’une acuité visuelle à 10/10° et simplement une dyschromatopsie séquellaire. Parallèlement, le bilan étiologique retrouvait l’expression d’un gène HLA B51 et la reprise de l’interrogatoire retrouvait la notion d’aphtose bipolaire. Une consultation de médecine interne fut alors réalisée. Le diagnostic de maladie de Behçet fut posé par l’interniste devant l’association : HLA B51, aphtose bipolaire et une atteinte cutanée de type pseudo-folliculite. Un traitement immuno-supresseur par méthotrexate et colchimax a débuté. La papillite a été rapidement régressive et il n’y a pas eu ce jour de nouvelle poussée inflammatoire oculaire.DiscussionLes neuropathies optiques inflammatoires sont des pathologies non rares, habituellement de bon pronostic et parfois révélatrices de pathologies générales (le plus souvent de maladie démyélinisante). Plus rarement, une papillite peut être révélatrice d’une maladie de Behçet, dont la rapidité de prise en charge va engager le pronostic visuel. En effet, les manifestations oculaires de cette maladie en font sa gravité. Il s’agit le plus souvent d’uvéites antérieure, mais surtout postérieure. Les manifestations neuro-ophtalmologiques sont plus rares (14 à 20 % des cas), avec le plus souvent une papillite évoluant sur un mode chronique. Le traitement repose sur la corticothérapie systémique en cas de poussées inflammatoire, associé à un traitement immuno-supresseur.ConclusionLe cas de ce patient illustre qu’une papillite aiguë peut être révélatrice d’une maladie de Behçet, justifiant les explorations cliniques et paracliniques à réaliser devant toute papillite.