IntroductionÀ propos d’un cas de brûlure palpébrale par une lance projectile artisanal.Matériels et MéthodesDescription clinique et thérapeutique d’un cas de brûlure palpébrale.ObservationUn adolescent se présente au service d’accueil des urgences pour brûlure de la région péri-oculaire droite. L’anamnèse retrouve une mauvaise manipulation d’un « lance patate » de fabrication artisanale, déchargé de projectile, mais pas de combustible. Le « lance patate » ou « patator » est un instrument qui « grâce à la pression dans sa chambre de combustion permet d’éjecter des objets à très grande distance selon la taille de son canon ». Il s’agit en fait d’un objet non commercialisé dont les modalités de fabrication se retrouvent sur le Net. L’examen clinique initial retrouve une brûlure cutanée de 2edegré superficiel de l’orbite droite bien circonscrite, avec madarose complète homolatérale. L’acuité visuelle est notée à 9/10 Parinaud 2 au niveau des 2 yeux. L’examen à la lampe à fente ne met pas en évidence d’atteinte cornéenne, mais retrouve un hyphéma minime au niveau de l’œil gauche. Un traitement par anti-inflammatoires topiques, hypotonisants topiques, cycloplegiques, larmes artificielles et protecteur cutané (trolamine) est introduit. L’évolution à J1 retrouve une quasi-disparition de l’hyphema, complètement résolutif à J2. La cicatrisation des brûlures est complète à M1.DiscussionLes traumatismes palpébraux, et notamment les brûlures palpébrales sont des pathologies fréquentes et le plus souvent bénignes. Les brûlures palpébrales du 1erdegré cicatrisent volontiers avec un traitement médical local. Selon la gravité initiale (2evoire 3edegré) et surtout selon l’état cornéen et sa couverture, il est parfois nécessaire de recourir à des traitements plus invasifs. En effet, en cas de lagophtalmie par rétraction palpébrale ou d’ectropion cicatriciel menaçant directement la cornée, un traitement allant de la tarsorraphie simple à la greffe dermoepidermique est souvent indiqué. L’atteinte des méats lacrymaux, et principalement du méat lacrymal inférieur, est un facteur de gravité supplémentaire, imposant la mise en place d’une intubation mono ou bi canaliculaire.ConclusionLes brûlures palpébrales surviennent souvent dans le cadre d’accidents domestiques. Aussi, il paraît important d’alerter la population sur ces risques et notamment en cas de fabrication d’objet non homologués.