IntroductionLes lentilles de contact rigides perméables au gaz représentent le principal moyen de correction du kératocône avant le stade chirurgical. Ce travail se propose d’étudier l’intérêt des lentilles de contact dans la prise en charge du kératocône ainsi que leurs limites, à travers l’expérience de l’unité de contactologie.Matériels et MéthodesNous avons réalisé une étude rétrospective de 180 fiches de patients porteurs de kératocône, suivis entre Janvier 1998 et Mars 2008. Tous les patients ont bénéficié d’un examen ophtalmologique complet : (réfraction, kératométrie, étude de la surface oculaire et de la sécrétion lacrymale, biomicroscopie). La topographie cornéenne a été réalisée dans 46 % des cas. L’adaptation par lentilles de contact rigides perméables au gaz a été pratiquée chez tous les patients.RésultatsIl s’agit de 180 patients : soit 349 yeux. L’âge moyen est de 24 ans. Le sexe féminin représente 64 %. Le kératocône était bilatéral dans 94 % des cas. Le stade III représente 37 %, le stade II 33 %, le stade IV 17 % et le stade I 13 %. L’acuité visuelle corrigée par lunettes était ≤ 3/10 dans 44 % des yeux. Après adaptation en lentilles de contact l’acuité visuelle est de 7/10 à 10/10 dans 66 % des yeux.DiscussionLes lentilles de contact rigides représentent le moyen de correction de choix dans le kératocône. Il existe un grand nombre de géométries spécialement adaptées à la forme du cône qui permettent aux patients de rester le plus longtemps possible en lentilles de contact rigides perméables au gaz. Cependant l’adaptation se heurte à de nombreuses difficultés dans les stades avancés, amenant à utiliser des géométries complexes procurant un confort au port et une acuité visuelle satisfaisante pouvant atteindre 7 à 10/10. L’intolérance aux lentilles de contact rigides perméables au gaz peut aboutir à l’abandon du port.ConclusionL’adaptation du kératocône par des lentilles de contact permet d’obtenir une qualité devision maximale ainsi qu’une bonne acuité visuelle, néanmoins l’intolérance à ces lentilles et la progression du kératocône peuvent rendre une intervention chirurgicale inévitable.